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Des poliovirus photographiés au microscope électronique à transmission dans une culture de cellules. © F.P. Williams, U.S. EPA
C'était fin 2003. Les autorités de l'Etat de Kano, dans le nord du Nigeria, décidaient d'interrompre les campagnes de vaccinations contre la poliomyélite, de peur que les Etats-Unis n'en profitent pour inoculer le virus du Sida aux petits Africains.
Aujourd'hui, l'OMSOMS fait le point. Vingt ans après le lancement de l'Initiative mondiale pour l'Eradication de la PoliomyélitePoliomyélite, le nombre de cas a été réduit de... 99%. De 350.000 en 1988, il est ainsi passé à 1997. Aujourd'hui, 4 pays sont encore en situation d'endémie, l'Afghanistan, l'Inde, le Pakistan et le Nigeria. A lui seul, ce dernier concentre 82% du nombre total des cas rapportés dans le monde en 2008.
La propagation se poursuit
Certes, les efforts accomplis sont considérables. Mais comme le rappelle l'OMS, « tant qu'un seul enfant restera infecté, les enfants du monde entier seront en danger ». Or le poliovirus est loin d'être circonscrit. Pire, il continue de se propager. La souche nigériane a même été isolée au Yémen et en Indonésie ! La transmission a été rétablie au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, en République de Centrafrique, au Soudan et au Tchad... Mais il ne s'agirait là que de flambées qualifiées de « gérables » par l'OMS.
Rien à voir donc avec les poches persistantes de transmission de la poliomyélite qui font aujourd'hui l'objet de tous les efforts : elles se trouvent dans le nord de l'Inde, le nord du Nigeria et à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan.
Mais l'OMS reste confiante. « En 20 ans, près de deux milliards d'enfants ont pu être vaccinés à travers le monde. Ce qui montre bien que des interventions sanitaires bien planifiées peuvent couvrir les régions les plus isolées, les plus pauvres ou en proie à des conflits ». Alors pourquoi pas le Nigeria ?