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Le bacille de la peste, Yersinia pestis, passe d'un mammifère à l'autre par l'intermédiaire d'une puce qui, une fois colonisée par la bactérie, devient plus agressive et mord plus souvent. © CDC
Un cas de peste bubonique a été récemment déclaré par le ministère de la santé du Kirghizistan, une république d'Asie centrale. La victime, un jeune garçon de 15 ans, est décédé des suites de la maladie. Par précaution, 160 personnes auraient également été hospitalisées dans la région. L'occasion de rappeler que cette vieille maladie n'a pas totalement disparu.
D'après le ministère de la Santé kirghize, plusieurs dizaines de personnes ont été en contact avec le garçon contaminé par la peste bubonique. Ils ont été placés sous antibiotiques. Le jeune berger est lui décédé le 22 août dernier dans un hôpital de la région de Karakol, près du lac Issyk-Koul et de la frontière entre le Kazakhstan et la Chine. Il aurait été contaminé par une puce, vecteur de cette zoonose très contagieuse. Par précaution, le ministère des Affaires étrangères français recommande d'éviter de se rendre dans la région.
La peste est dite bubonique car après l'infection, les ganglions (aussi appelés bubons) gonflent pour combattre l'infection. Elle peut finir par devenir nécrosante, et des tâches noires apparaissent alors sur le corps. C'est cette couleur qui a valu le nom à une terrible épidémie médiévale, responsable de plus de 20 millions de morts en Europe. © CDC, DP
La peste bubonique touche surtout l’Afrique
À l'origine des deux formes de la peste, bubonique et pulmonaire, la bactérie Yersinia pestisYersinia pestis a été découverte en 1894 par Alexandre Yersin. On lui attribue plus de 200 millions de morts dans l'histoire de l'humanité. La peste bubonique, autrement appelée « peste noire », a notamment fait des dizaines de millions de victimes en Europe au XIVe siècle. Elle se manifeste par une forte fièvre et la présence de ganglionsganglions très enflés au niveau du cou et des aisselles.
« Cette pathologiepathologie - généralement associée à des conditions de vie précaire - sévit encore aujourd'hui dans des zones souvent reculées où les systèmes de détection ne sont pas ou peu performants », rappelait l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (InVS) dans un état les lieux effectué en 2008.
« De 1989 à 2003, un total de 38.310 cas humains (dont 2.845 décès) ont été rapportés dans plus de 25 pays dont la majorité en Afrique (81 % des cas), poursuivait l'InVS. Cependant, une sous-détection et une notification incomplète du nombre de cas survenant dans certains pays sont probables. » Au Kirghizistan, le dernier cas avait été enregistré il y a 30 ans.