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Lorsqu'on prend connaissance de travaux récents de chercheurs de l'université Rice, qui ont développé une technologie non invasive permettant de détecter en quelques secondes à travers la peau des cellules infectées par la malaria, on ne peut s'empêcher de penser que le tricordeur médical de Star Trek n'est plus très loin. Dans la célèbre série de science-fiction, le tricordeur est un appareil médical de la taille d'une tablette tactiletablette tactile permettant de déterminer rapidement l'état de santé dans lequel se trouve un patient, rien qu'en s'approchant de lui.
Une présentation du Qualcomm Tricorder X Prize. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n'est pas déjà le cas. En passant simplement la souris sur le rectangle, vous devriez voir l'expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « Français », puis cliquez sur « OK ». © XPRIZE, YouTube
Inspiré par cette série, Peter Diamandis a lancé la Fondation X Prize afin de catalyser des bonds technologiques faisant passer du rêve à la réalité. Il a donc été à l'origine de l'Ansari X Prize, du GoogleGoogle Lunar X Prize et, surtout, en mai 2011, du Qualcomm Tricorder X Prize. Lancé finalement en janvier 2012, c'est une compétition mondiale parrainée par la Fondation Qualcomm avec un prix de 10 millions de dollars qui sera attribué d'ici fin 2015 à une équipe ayant réalisé l'ancêtre du tricordeur médical de Star Trek. L'objet devra être capable de diagnostiquer avec précision un ensemble de maladies, avec entre autres le diabète, la fibrillation auriculaire, un accident vasculaire cérébral (AVC), la tuberculose, la maladie pulmonaire obstructive chroniquemaladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), la pneumonie et l'hépatite A.
Le tricordeur médical de Star Trek vers 2015 ?
On peut très bien imaginer que d'ici une vingtaine d'années, un dispositif similaire de la taille d'un smartphone connecté via InternetInternet à l'équivalent de l'ordinateurordinateur Watson dans le domaine médical remplacera efficacement et à bas prix les premiers diagnosticsdiagnostics d'un médecin généraliste pour n'importe qui sur la planète, y compris dans les zones avec des populations défavorisées.
D'ici 20 ans, aurons-nous un médecin généraliste dans notre poche ? Peut-être, si l'on en croit les organisateurs du Qualcomm Tricorder X Prize. Il aura la taille d'un de nos téléphones portables. © Fondation X Prize, 2014
Mais qu'ont déjà accompli les chercheurs de l'université Rice dans la réalité ? Ils l'expliquent en détail dans un article publié dans les célèbres Pnas. Ils ont en premier lieu mis au point un petit dispositif générant des impulsions laser qui traversent la peau d'un patient sans dommage. Les caractéristiques de ces impulsions lumineuses sont telles qu'elles provoquent des nanobulles de vapeur transitoires autour de nanoparticulesnanoparticules d'hémozoïne. Encore appelée pigment malarique ou pigment lacustrelacustre, l'hémozoïne ne se trouve dans les globules rougesglobules rouges que lorsque ces cellules sont infectées par des plasmodiumsplasmodiums, des parasitesparasites causant la malaria. Il s'agit donc d'une signature bien spécifique du paludismepaludisme chez un patient.
Moins d'un euro pour diagnostiquer le paludisme
Les nanobulles de vapeur produisent un signal optique et acoustique en éclatant. Les chercheurs ont trouvé le moyen de détecter le signal acoustique avec une extraordinaire précision. En quelques secondes et sans risque d'erreur, même la présence d'une seule cellule infectée parmi un million de cellules saines est repérée par le dispositif mis au point par les biochimistesbiochimistes et les physiciensphysiciens. Utilisant peu d'énergieénergie et ne nécessitant pas de prise de sang, cette technique est idéale pour lutter contre le paludisme dans les pays en voie de développement.
Environ 300 millions de personnes sont affectées par la malaria dans le monde, et 600.000 personnes, souvent des enfants, en meurent chaque année. Malheureusement, les parasites à l'origine de la malaria sont devenus plus résistants, et il faudrait des diagnostics précoces pour contrer les effets d'une épidémieépidémie de paludisme. Or, ces diagnostics requièrent une prise de sang, un technicien médical entraîné et un microscopemicroscope d'excellente qualité, toutes choses que l'on trouve difficilement dans les pays en voie de développement. Sans compter que le diagnostic n'est pas toujours fiable. Selon les chercheurs, leur technique permettrait d'examiner 200.000 personnes chaque année et de réaliser un dépistagedépistage sûr avec un coût inférieur à un euro pour chaque patient.
Rêvons un peu. On sait qu'environ trois personnes sur quatre dans le monde ont déjà accès à la téléphonie mobile. Si d'ici 10 à 20 ans, on peut effectivement diagnostiquer de façon non invasive bon nombre de maladies, un peu comme dans le cas de la malaria, avec une sorte de tricordeur couplé à un équivalent médical de Watson, alors les conditions de vie de milliards d'individus en seront profondément changées.