Chez la femme enceinte, le virus Zika augmente bien le risque d’une microcéphalie chez le fœtus. Des chercheurs de l’Institut Pasteur l’avaient déjà découvert en Polynésie. Des scientifiques américains le confirment à présent.

au sommaire


    Apparue au Brésil et étendue à l'Amérique du Sud, l'épidémie de Zika inquiète aujourd'hui les États-Unis. Chez la plupart des personnes infectées par ce flavivirus (à ARN), transmis par un moustiquemoustique du genre Aedes, la maladie reste bénigne. Toutefois, on a rapidement suspecté qu'elle pouvait conduire à une malformationmalformation du système nerveux chez l'enfant à naître. Les cas de microcéphalie ont en effet augmenté au Brésil après le début de l'épidémie. Ce développement insuffisant du cerveau provoque un retard mental irréversible.

    Le mois dernier, des chercheurs de l'Institut Pasteur publiaient dans la revue The Lancet les résultats d'une étude menée en Polynésie française, qui indiquait la vraisemblance d'un lien entre l'infection et cette maladie du fœtus. Des médecins américains du CDC (Center for Disease ControlCenter for Disease Control and Prevention) parviennent à la même conclusion, publiée dans The New England Journal of Medicine et résumée dans un communiqué du CDC.

    En 2015, l'épidémie de Zika au Brésil s'est accompagnée d'une augmentation des cas de microcéphalie. © idé

    En 2015, l'épidémie de Zika au Brésil s'est accompagnée d'une augmentation des cas de microcéphalie. © idé

    Le virus Zika s'installe dans les cellules nerveuses

    En analysant deux études épidémiologiques, l'une au Brésil et l'autre en Polynésie française, et en adoptant une méthode développée par Thomas Shepard pour repérer les facteurs induisant des cancerscancers, les chercheurs ont pu établir un lien entre l'apparition des infections et les cas de malformations congénitales du système nerveux.

    Du côté de la physiologie, comme le rappellent les auteurs, le virus ZikaZika est bien retrouvé dans le cerveau de nouveau-nés atteints de microcéphalie. Des cultures cellulaires ont montré qu'il se développe bien dans le tissu cérébral, en particulier dans les cellules souchescellules souches des neuronesneurones, provoquant leur mort ou un développement anormal.

    La nouvelle n'est donc pas une surprise mais incite à intensifier les efforts pour contrer cette épidémie. Le danger ne concerne d'ailleurs pas que les femmes enceintes puisque, en Polynésie, des chercheurs de l'Institut Pasteur viennent de suspecter un lien, chez l'adulte, avec le syndrome de Guillain-Barré, une étude également publiée dans The Lancet.