au sommaire
Très contagieuse, la gastroentérite aigüe est une inflammation du système digestif. Avec elle, son lot de diarrhées, vomissements, crampes abdominales, voire de fièvre. Elle est majoritairement provoquée par des virus, bien que les bactéries et les amibesamibes ne soient pas en reste.
Les rotavirusrotavirus sont les agents infectieux les plus fréquemment coupables de la maladie chez les enfants. Ils provoquent la moitié des cas. Si dans les pays développés, la gastroentérite est la plupart du temps bénigne, il n'en est hélas pas de même pour les pays en voie de développement. Il entraîne la mort d'un demi-million d'enfants de moins de 5 ans. Il provoque aussi l'hospitalisation de 15.000 petits Français de moins de 3 ans, d'après le Haut conseil de santé publique. Heureusement, des vaccinsvaccins ont été développés.
Malheureusement, il n'existe pas encore de vaccin pour lutter contre les norovirusnorovirus qu'étudie le docteur Benjamin Lopman, principal auteur de l'étude bibliographique parue dans The Lancet Infectious Diseases. D'après les chercheurs des Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, ces norovirus seraient responsable de 18 % des cas de gastroentérites aigues, dans le monde. Benjamin Lopman précise : « les norovirus se propagent de personne en personne par les contacts avec des surfaces contaminées, par l'eau ou l'alimentation. Le virus est si contagieuxcontagieux que seules 18 particules virales peuvent suffire à infecter quelqu'un en bonne santé ». Or, dans un seul gramme de selles de malade, on compte plus d'un milliard de ces particules ! C'est une belle piqûre de rappel pour le lavage des mains systématique, pour sa propre santé et celle des autres !
Vue de la capside du norovirus, cette capsule qui entoure son ARN. Il appartient à la famille des caliciviridés. © AJ Cann / Flickr - licence Creative Commons
Améliorer la qualité de l'eau n'améliorera pas le contrôle de cette gastroentérite
Les scientifiques ont étudié 175 rapports publiés, dans 48 pays, sur des patients atteints de gastroentérites aigües. Sur les 187.336 cas analysés, 18 % sont dus à un norovirus. Ces diagnosticsdiagnostics ont tous été confirmés par PCRPCR.
Ces résultats soulignent un détail particulier : ces gastroentérites provoquées par norovirus sont en proportion similaire, que les patients vivent dans un pays riche ou non. « Cela met en évidence que les norovirus, contrairement aux pathogènespathogènes bactériens et parasitaires, ne peuvent pas être contrôlés par simple amélioration de la qualité de l'eau », déclare Benjamin Lopman. Il suggère de continuer à creuser la piste des norovirus responsables de nombreuses gastroentérites dans le monde.
Ulrich Desselberger et Ian Goodfellow, tous deux de l'université de Cambridge, mettent un bémol à ces résultats. Toutes les études ne répertoriaient pas les mêmes classes d'âge de patients, tous les pays n'ont pas étudié avec une finesse similaire, la prévalenceprévalence des norovirus. Ils écrivent donc que des études supplémentaires de haute qualité seront cruciales pour améliorer les estimations de la maladie par norovirus.