Des chercheurs de l’université de Cambridge viennent d’apporter leur contribution à la réalisation du mythique tricordeur de Star Trek, le dispositif capable d’établir un diagnostic médical poussé qui tiendrait dans une main. On n’en est pas encore là, mais l’application pour Android et iOS qui est en cours de développement permet de faire des tests médicaux fiables par colorimétrie chez soi ou dans des pays en voie de développement.

au sommaire


    Il est facile d'estimer le pH d'une solution aqueusesolution aqueuse en plongeant dans celle-ci un morceau de papier contenant des indicateurs colorés qui changent de couleurcouleur selon que la solution est acideacide ou basique. Sur le même principe, il est possible de faire des tests médicaux colorimétriques à partir d'échantillons d'urine, de salive ou de sang. Mais pour quelqu'un qui n'est pas entraîné, certains changements de couleur peuvent être difficiles à lire correctement, et le risque de poser un mauvais diagnostic médical n'est pas nul.

    Il existe bien sûr des instruments plus fiables mais leur portabilité et leur coût entraînent des limites, en particulier pour des populations relativement isolées dans des pays en voie de développement. Mais les utilisateurs de téléphones portables se comptent aujourd'hui par milliards sur la planète. La Toile mondiale connecte ces téléphones à de vastes banques de données, et les capteurscapteurs utilisés pour prendre des photos représentent de véritables outils potentiels d'analyse médicale.

    Une comparaison entre la précision (<em>accuracy</em>), la portabilité (<em>portability</em>) et le coût (<em>cost</em>) des tests par colorimétrie avec, de haut en bas, un téléphone portable doté d'une application, un test avec interprétation visuelle en comparant à l'œil nu des couleurs et finalement des capteurs destinés à la spectrophotométrie en milieu médical. Le téléphone portable semble constituer un bon compromis. © Université de Cambridge

    Une comparaison entre la précision (accuracy), la portabilité (portability) et le coût (cost) des tests par colorimétrie avec, de haut en bas, un téléphone portable doté d'une application, un test avec interprétation visuelle en comparant à l'œil nu des couleurs et finalement des capteurs destinés à la spectrophotométrie en milieu médical. Le téléphone portable semble constituer un bon compromis. © Université de Cambridge

    Médecin et laboratoire médical dans un smartphone

    Avec le succès du Watson d'IBMIBM, on peut donc imaginer qu'un téléphone portable équipé de capteurs adéquats soit capable de poser rapidement un diagnostic médical aussi fiable qu'un généraliste pour un grand nombre de problèmes médicaux ordinaires de leur ressort. Le coût d'un accès de base à des soins médicaux chuterait, et surtout ceux-ci seraient disponibles pour une plus grande population.

    Plusieurs laboratoires dans le monde travaillent dans cette optique. Un exemple récent est celui d'un groupe de chercheurs de l'université de Cambridge, qui vient de mettre au point une applicationapplication pour faire des tests par colorimétrie. Les détails de leurs travaux à ce sujet ont été publiés dans Sensors and Actuators B: Chemical.

    L'application Colorimetrix en pleine action sur un téléphone portable. Les informations qu'elle obtient peuvent être transmises à distance par un patient à son médecin. © Université de Cambridge

    L'application Colorimetrix en pleine action sur un téléphone portable. Les informations qu'elle obtient peuvent être transmises à distance par un patient à son médecin. © Université de Cambridge

    L'application s'appelle Colorimetrix et est déjà disponible en ligne. Elle est encore susceptible d'être développée, mais les chercheurs pensent qu'elle a le potentiel d'aider les médecins à surveiller l'état de patients souffrant de diabète et de maladies rénales.

    Elle pourrait éventuellement être utilisée pour ralentir ou limiter la propagation des pandémies dans les pays en voie de développement. L'un de ses développeurs, Ali Yetisen, pense ainsi qu'elle pourrait contribuer à la lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.