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L'imagerie RMN permet de suivre une intervention en temps réel. © ClintJCL / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)
Alexandre Carpentier et son équipe viennent de révéler dans la revue Operative Neurochirurgy une première chirurgicale : depuis 2006, 15 patients présentant des métastases cérébrales, et préalablement traités par chimiothérapie et radio thérapie, ont été opérés à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière sans ouverture de la boîte crânienne à l'aide d'une fibre optiquefibre optique transmettant une lumièrelumière laserlaser. Ces malades, qui ont développé ces tumeurs secondaires après différents types de cancercancer, n'avaient plus qu'une espérance de vieespérance de vie de quelques mois et se sont prêtés à cet essai cliniqueessai clinique. Les résultats sont prometteurs. L'intervention est très bien tolérée et, sur six malades dont toutes les tumeurs ont été intégralement traitées, l'équipe fait état de cinq cas pour lesquels les métastases ont été complètement éliminées sans que se manifeste de récidiverécidive neuf mois après le traitement.
La tumeur à détruire est tout d'abord repérée très précisément par imagerie par résonance magnétiqueimagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) et sa position est mémorisée dans un ordinateurordinateur. Après anesthésieanesthésie locale du patient, allongé dans l'appareil IRM, un trou de trois millimètres de diamètre est pratiqué dans la boîte crânienne, par lequel est introduite la fibre optique, refroidie à l'eau. Les chirurgiens vérifient alors, en s'aidant d'une simulation sur l'ordinateur, que l'extrémité de la fibre est venue se positionner à l'intérieur de la métastase.
Essai concluant mais pas encore transformé
Le tir laser est alors déclenché, ce qui échauffe localement les cellules tumorales, jusqu'à les tuer. L'imagerie par résonance magnétique permet de suivre l'évolution de l'intervention, indiquant les températures atteintes dans la zone traitée et permettant à un ordinateur de réguler la puissance du laser. Deux minutes suffisent pour éliminer une tumeur et les patients étaient autorisés à rentrer chez eux 14 heures plus tard...
Cette première chirurgicale ne constitue pour l'instant qu'un essai clinique, contrôlé par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui n'avait autorisé que quinze interventions, en deux phases. Un suivi méticuleux est désormais nécessaire pour évaluer précisément les conséquences à long terme. Mais il faudra aussi de l'argentargent car, explique Alexandre Carpentier au journal Le Monde, les 50.000 euros reçus par son laboratoire au titre du prix de l'innovation technologique seront loin de suffire. Il manque deux millions d'euros pour poursuivre le travail jusqu'à une méthode fiable de traitement...