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Midi passé, le petit déjeuner est loin... et la sensation de faim approche. Cela paraît tout à fait naturel, car le ventre est vide et réclame à nouveau de la nourriture. La réalité est pourtant beaucoup plus complexe : des moléculesmolécules peuvent mesurer la concentration en sucre du sang et prévenir le cerveau en cas de carence. Reste à savoir comment ces messagers atteignent le cerveau, bien défendu par une barrière dite hématoencéphalique, étanche, qui le rend inaccessible à de nombreuses molécules du sang et le protège contre les réactions d’inflammation. Une étude récente, publiée dans la revue Cell Metabolism, apporte des éléments de réponse. Les chercheurs français de l'Inserm ont identifié le site de passage de ces signaux sanguins vers le système nerveux.
Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont forcé des rats et des souris à jeûner pendant 24 heures. Ils ont ensuite observé au microscope électronique la région du cerveau impliquée dans la régulation de l'appétit, appelée noyau arqué hypothalamique. Leurs résultats montrent que lors d'une baisse rapide du taux de sucre dans le sang, les cellules souches situées dans la périphérie de cette zone produisent une protéineprotéine appelée VEGF, ou facteur de croissancefacteur de croissance de l'endothélium vasculaire. Ce facteur agit sur leur perméabilité membranaire et permet l'afflux de molécules signal dans le cerveau. Certaines d'entre elles vont prévenir l'organe de la pensée que le corps a besoin de s'alimenter : c'est la fringale.
L'étude va aussi un peu plus loin. Cette fenêtre sur le cerveau s'ouvrirait en cas de sensation de faim, mais également à certains moments de la journée. Les connaître pourrait permettre d'optimiser les traitements médicamenteux ciblant le système nerveux.