Une batterie comportant un pigment naturel en guise d'anode vient d'être présentée par un laboratoire de recherche. Ce n'est qu'un prototype mais il préfigure sans doute de futures générations de médicaments ou de capteurs pour surveiller des paramètres physiologiques.

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    Une équipe de scientifiques de l'université Carnegie Mellon aux États-Unis a récemment développé une batterie biodégradablebiodégradable que l'on peut ingérer en toute sécurité. L'idée peut paraître étrange mais ce genre de composant est sans doute une clé pour des progrès variés dans le domaine médical. À l'instar des téléphones flexibles qui tardent à prendre leur essor du fait d'un retard dans le développement de batteries souples, la prochaine génération de capteurscapteurs de suivi de santé que l'on pourra ingérer dépend aussi de sources d'énergie sans aucun danger pour le corps, voire comestibles.

    Les consommateurs se réjouiront de savoir que ces batteries sont d'origine naturelle, biodégradables, conçues à partir de mélanine naturelle extraite de l'encre de seiche. Cette mélanine fait office d'anodeanode, et la cathodecathode est de l'oxyde de manganèsemanganèse. Cette petite pile n'est pas très puissante (dans l'article publié dans les Pnas, les auteurs mentionnent une capacité spécifique de 16,1 ± 0,8 mAh/g), mais suffisamment pour activer un petit capteur interne, et on ne risque rien en l'avalant.

    Aurons-nous un jour des comprimés munis d'un circuit électronique pour servir de capteur ou pour délivrer le médicament à la vitesse idéale ? © Ferenc Szelepcsenyi, Shutterstock.com

    Aurons-nous un jour des comprimés munis d'un circuit électronique pour servir de capteur ou pour délivrer le médicament à la vitesse idéale ? © Ferenc Szelepcsenyi, Shutterstock.com

    Même si cette pile n'est encore qu'un prototype, elle s'inscrit dans le cadre de recherches plus larges menées par l'université de Carnegie Mellon, et surtout par le scientifique Christopher Bettinger qui vise à développer des composants électroniques à ingérer comme des comprimés.

    En plus d'aider à intégrer et actionner des circuits et des capteurs dans le corps humain à l'avenir, ces batteries pourraient s'avérer précieuses pour développer une manière alternative de délivrer des médicaments. Aujourd'hui, certains traitements doivent être administrés par injection ou en intraveineuse afin de contourner l'estomac et cibler une zone spécifique du corps. Pour cela, il faut se rendre à l'hôpital. Mais des comprimés électroniques à prendre avec un verre d'eau chez soi pourraient permettre d'éviter cela. Le comprimé serait pré-programmé pour qu'il délivre son composant après avoir passé l'estomac, et le tour est joué.