D’après des chercheurs allemands, des chauves-souris insectivores seraient à l’origine de l’épidémie d’Ebola qui touche l’Afrique de l’Ouest. C’est la première fois que cette espèce particulière est incriminée.

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    Arbre qui abritait une colonie de chauves-souris à Meliandou. © Almudena Marí Saéz et al., Embo Molecular Medicine 2014, cc by 4.0

    Arbre qui abritait une colonie de chauves-souris à Meliandou. © Almudena Marí Saéz et al., Embo Molecular Medicine 2014, cc by 4.0

    Lors des épidémies précédentes en Afrique, les chercheurs soupçonnaient les chauves-sourischauves-souris frugivoresfrugivores d'être le réservoir du virus Ebola. En effet, ces dernières sont régulièrement chassées et consommées par les villageois. Or la toute première victime de l'épidémie (le cas indexcas index) était un petit garçon de 2 ans habitant le village de Meliandou, au sud-est de la Guinée. Il est donc peu probable qu'il ait été le premier à avoir consommé la viande d'une chauve-souris. Les adultes ayant chassé et goûté l'animal auraient été au moins contaminé en même temps.

    Les enfants du village jouaient dans un arbre abritant des chauves-souris

    L'enquête menée par les chercheurs allemands du Robert KochRobert Koch Institute (Berlin) les a guidés vers d'autres chauves-souris. D'une toute autre espèceespèce, insectivoreinsectivore cette fois. Une importante colonie de ces animaux sauvages a été découverte dans un arbrearbre situé près de la maison du cas index. Les habitants ont indiqué aux enquêteurs que les enfants avaient l'habitude de jouer dans et autour de l'arbre. Ce qui a sans doute permis une exposition massive aux animaux, sans pour autant que les petits en aient consommé la viande.

    Par ailleurs, les chercheurs ont écarté les grands singes comme vecteurs de la maladie. Durant les épidémies précédentes, les populations de ces mammifèresmammifères avaient largement diminué. Dans le cas présent, aucune réduction de la démographie de ces espèces n'a été observée.

    Depuis le village de Meliandou, le virus s'est ensuite propagé dans tout le pays puis en Sierra Leone, au Libéria, au Nigéria et au Sénégal. La fièvre hémorragique Ebola a tué 7.842 personnes, sur un total de 20.081 cas au 29 décembre 2014 et continue de faire de nombreuses victimes dans la région. En Europe, le Royaume-Uni a déclaré le second cas d'Ebola, importé, ce lundi. Il s'agit d'une infirmière revenue dimanche de Sierra Leone et hospitalisée à Glasgow (Écosse). Elle sera transférée « dès que possible » à Londres dans une unité spécialisée du Royal Free Hospital.