Le sommeil est aussi crucial pour de nombreuses de nos fonctions biologiques que ses mécanismes profonds restent encore mystérieux pour les chercheurs. Aujourd’hui, ils nous apprennent que notre sommeil pourrait être lié aux cycles de la Lune. Une question de luminosité. Ou peut-être plus…
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Accidents, variations des humeurs, croissance des plantes - ou même des cheveux -, catastrophes naturellescatastrophes naturelles. Depuis la nuit des temps, la LuneLune est régulièrement tenue pour responsable d'un certain nombre de phénomènes, réels ou imaginés, qui se produisent sur Terre. Un lien de cause à effet qui est souvent mis à mal par les travaux des scientifiques qui s'y intéressent.
Cette fois, des chercheurs de l’université de Washington (États-Unis) rapportent avoir bel et bien observé une variation des cycles du sommeil au cours du cycle lunairecycle lunaire de 29,5 jours. Dans les trois à cinq jours qui précèdent la Pleine LunePleine Lune, les gens s'endorment plus tard - d'environ 30 minutes en moyenne - et dorment moins longtemps - de 46 à 58 minutes en moyenne, que ce soit à la campagne ou en ville.
Par le passé, d'autres études avaient montré l'impact sur le sommeil de l'accès à l’électricité. Cet impact s'est retrouvé dans ces travaux récents. Les participants urbains à l'étude se couchent en moyenne plus tard et dorment moins que ceux qui vivent dans une zone rurale, privés d'électricité. Mais tous ont montré des oscillations dans leurs cycles de sommeil en lien avec celui de la Lune.
Une luminosité qui perturbe le sommeil
Et les chercheurs estiment aujourd'hui que leurs données sont plus fiables que celles qui ont pu être publiées par le passé. La plupart, en effet, s'appuyaient sur des déclarations des participants aux études. Cette fois, elles sont issues de moniteursmoniteurs posés sur les poignets des volontaires.
« Le phénomène pourrait correspondre à une adaptation qui a permis à nos ancêtres de profiter d'une source naturelle de lumière dans la soirée », indique Leandro Casiraghi, chercheur à l'université de Washington, dans un communiqué. En effet, dans sa phase ascendante et lorsque l'on se rapproche de la Pleine Lune, notre satellite naturel arrive généralement haut dans le ciel après le coucher du SoleilSoleil. Alors qu'en phase de décroissance, la Lune se lève plus tard et n'éclaire le paysage qu'en milieu de nuit.
“La lumière nous fait nous endormir plus tard”
Ainsi, les chercheurs font un parallèle avec l'influence de la lumière artificielle sur notre horloge circadienne. « Elle nous fait nous endormir plus tard. Et cela nous fait dormir moins parce qu'en général, nous n'utilisons pas de lumièrelumière artificielle pour avancer le matin. Ce sont les mêmes modèles que ceux que nous avons observés avec les phases de la Lunephases de la Lune », note Horacio de la Iglesia, chercheur en biologiechercheur en biologie.
Mais déjà, une nouvelle question se pose. Car sur les communautés rurales étudiées, les chercheurs ont aussi observé ce qu'ils appellent un effet semi-lunaire, un cycle de 15 jours autour des phases de Nouvelle et de Pleine Lune. Ce dernier est plus difficilement explicable à partir des seuls effets de la lumière. Et pourrait, selon les chercheurs, être dû à des phénomènes gravitationnels qui restent à déterminer.
Sommeil : les enfants dorment un peu moins les nuits de pleine Lune
Les enfants ne sont pas plus actifs à la pleine Lune qu'à la nouvelle Lunenouvelle Lune. Cependant, d'après une étude portant sur plus de 5.800 enfants vivant dans différents pays du monde, ils dormiraient cinq minutes de moins les nuits de pleine lune.
Article de Marie-Céline RayMarie-Céline Ray mis à jour le 28/01/2018
Article paru le 19 avril 2016
L'idée que la Lune a un effet sur le comportement des humains n'est pas nouvelle ; elle a nourri les légendes populaires comme celle du loup-garou. Chez les animaux, il existe un exemple de l'influence du cycle lunaire sur le comportement : chez les vers marins Palolo, à un certain moment de l'année, les mâles et les femelles se séparent de la partie de leur corps qui porteporte les gamètes. Ce phénomène a lieu pendant le dernier quartier du cycle lunaire. Chez les humains en revanche, les preuves de l'influence de la Lune sur le comportement sont faibles.
Des chercheurs du Children's Hospital of Eastern Ontario Research Institute (à Ottawa, au Canada) ont voulu s'attaquer au mythe selon lequel les enfants seraient hyperactifs au moment de la pleine Lune. 5.812 enfants âgés de 9 à 11 ans, vivant dans 12 pays, ont participé à leur étude. Ils provenaient des cinq continents, puisque les pays représentés étaient les suivants : Australie, Brésil, Canada, Chine, Colombie, Finlande, Inde, Kenya, Portugal, Afrique du Sud, Royaume-Uni et États-Unis.
Pour savoir si les enfants étaient plus actifs au moment de la pleine Lune, les chercheurs les ont munis d'un accéléromètre, c'est-à-dire un appareil qui enregistre leur activité et permet de suivre leur sommeil, 24 heures par jour, pendant au moins sept jours. Trois phases lunaires ont été étudiées : pleine Lune, nouvelle Lune, et demi-Lune.
Pas d’hyperactivité des enfants au moment de la pleine Lune
Les résultats, parus dans Frontiers in Pediatrics, montrent que l'activité des enfants - qu'il s'agisse du temps passé à des activités modérées, intenses, ou du temps sédentaire - était similaire à la pleine Lune et à la nouvelle Lune. Il n'y avait donc pas de lien entre la pleine Lune et le niveau d'activité des enfants, ce qui va à l'encontre du mythe selon lequel ils sont excités au moment de la pleine Lune.
Cependant, ils dormaient environ cinq minutes de moins les nuits avec pleine Lune, par rapport aux nuits de nouvelle Lune. Cela représente environ 1 % de sommeil en moins, ce qui reste peu important. Les chercheurs ne savent pas pourquoi les enfants dormaient moins à la pleine Lune. Une possibilité est que ce soit lié à la luminositéluminosité. Cependant, vu la quantité de lumières artificielles présentes dans les sociétés modernes, cette explication semble peu plausible. Il est à noter que cette étude a été réalisée sur un temps court, ce qui peut gêner les résultats.
Cela « fournit des preuves solidessolides que les associations entre les phases de Lune et la durée du sommeil (mais aussi les comportements actifs des enfants) ne sont pas significatives du point de vue de la santé publique », expliquent les chercheurs canadiens. D'autres recherches sont donc nécessaires pour savoir si la biologie humaine est liée ou pas au cycle lunaire.