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Bien dormir, c'est essentiel. Car le déficit de sommeil n'est pas tout à fait anodin. Au-delà de la tête embrumée qui diminue la concentration ou d'une irritabilité qui peut nuire aux relations sociales, les symptômes peuvent directement avoir des conséquences sur la survie. En effet, il a été montré que des nuits trop courtes augmentaient les risques de développer des maladies cardiovasculaires ou un diabète de type 2.
Malheureusement, tout le monde n'a pas toujours la possibilité de dormir longtemps, du fait d'habitudes de vie ou d'un travail prenant. Ces personnes s'exposent donc à des risques. Mais peuvent-elles les limiter si elles récupèrent plus longuement les jours de repos ?
Voilà une question à laquelle Peter Liu et ses collègues de l'institut de Recherche biomédicale de Los Angeles (États-Unis) viennent d'apporter une réponse, lors du congrès annuel de la Société endocrine, qui s'est tenu du 15 au 18 juin à San Francisco. En résumé : les grasses matinées, c'est bon pour la santé !
Dormir pour une meilleure sensibilité à l’insuline
Il a d'abord fallu recruter les volontaires. Au final, 19 hommes en bonne santé, de 29 ans de moyenne d'âge, ont joué les cobayes. Tous dorment peu à cause de leur travail (6,2 heures par nuit) mais se rattrapent le weekend (2,3 heures de plus). Pour s'assurer de la fiabilité de leurs participants, les auteurs ne se sont pas uniquement basés sur du déclaratif mais ont effectué des tests, au moyen d'actimétrie durant le repos (technique permettant de mesurer les mouvementsmouvements effectués) et d'un dispositif porté au poignet déterminant les habitudes de sommeil.
Tous les moyens sont bons pour pouvoir continuer à dormir un peu plus longtemps... © Kelmon, Flickr, cc by nc nd 2.0
Pour l'expérience, ces hommes devaient dormir trois nuits en laboratoire, et étaient divisés en trois groupes. Le premier groupe devait dormir dix heures d'affilée sans perturbation. Un deuxième disposait là encore d'une fenêtrefenêtre de dix heures pour dormir, mais leur sommeil profond était perturbé par la diffusiondiffusion de bruits, les amenant à revenir dans une phase de sommeil plus légère. Enfin, les derniers n'avaient droit qu'à six heures de sommeil. Pour normaliser les niveaux de sucres et d'insuline, tous devaient se soumettre au même régime alimentaire.
Au quatrième jour, des prélèvements sanguins ont été effectués, de manière à caractériser la sensibilité à l'insuline et le fonctionnement des cellules bêta-pancréatiques (sécrétrices de l'hormone hypoglycémiante) à travers le test spécifique Homa. Une faible sensibilité à l'insuline est l'un des symptômes chez les patients diabétiquesdiabétiques, et les prémices de la maladie chez les personnes pas encore affectées.
Des grasses matinées qui éloignent le diabète
Le constat semble sans appel. Les hommes ayant dormi 10 heures non-stop ont une sensibilité à l'hormone pancréatique plus importante de 31 % par rapport à ceux n'ayant roupillé que 6 heures. Une donnée indiquant que des grasses matinées pratiquées le weekend peuvent atténuer les risques de développer un diabète chez les personnes en bonne santé. Et qui suggère également que les individus déjà malades pourraient faire davantage baisser leur glycémieglycémie par une bonne nuit de sommeil.
Restons simplement prudents quant à cette étude. Bien qu'évoquée à l'occasion d'un congrès international et sérieux, elle n'a pas encore été publiée dans une revue scientifique et scrutée de près par des pairs. Peut-être démontrera-t-on de graves erreurs dans le protocoleprotocole. D'autre part, le nombre de participants reste très faible, et il faudra réaliser des études similaires à plus grande échelle avant de pouvoir vraiment généraliser. Mais une chose est sûre : si une telle solution s'avère vraiment intéressante pour limiter le diabètediabète de type 2, elle doit être préconisée. Avoir un sommeil de qualité fait partie des règles à respecter pour avoir une bonne hygiène de vie, autant que manger sainement et s'adonner à une activité physique régulière. Des pratiques qui, on le sait, éloignent bon nombre de maladies.