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« La force de la poignée de main pourrait être un test facile et bon marché pour évaluer les risques de décès et risques de maladies cardiovasculaires », avance le chercheur Darryl Leong de l'université McMaster d'Hamilton au Canada, qui a dirigé ces recherches publiées le 14 mai dans la revue médicale britannique The Lancet.
Dans le cadre d'une étude épidémiologique de grande ampleur, avec la contribution de près de 140.000 personnes de 35 à 70 ans dans 17 pays différents, la force de la main des participants a été mesurée par un appareil spécial, le dynamomètre à poignée. Durant le suivi de ces personnes sur une duréedurée de quatre ans, les chercheurs ont analysé la corrélation entre la force de la main et la santé des sujets en terme de survenue de différentes maladies comme diabète, cancers, maladies cardiovasculaires ou décès prématurés. Le résultat montre une corrélation relativement importante entre la faiblesse de la poignée de main et le risque de décès toutes causes confondues.
La vigueur ou la mollesse d’une poignée de main permettraient-elles de prédire les risques de crise cardiaque ou d’AVC ? © svand, shutterstock.com
Un « indice plus fiable » que la pression artérielle systolique
D'après les calculs de ces scientifiques, une baisse de 5 kgkg dans la force de la poignée de main est associée à 16 % de risques en plus de mourir de manière prématurée, toutes causes confondues. Ce même déclin de 5 kg dans la force de la main est associé à un risque accru de 7 % de souffrir d'une crise cardiaque et de 9 % d'avoir un accident vasculaire cérébral (AVCAVC). Le test de la vigueur de la force de la main est un « indice plus fiable » que la pression artériellepression artérielle systolique pour prédire la mort prématurée, selon The Lancet.
Cette corrélation fonctionne toujours, même après avoir pris en compte les facteurs de risques classiques comme l'âge, ou la consommation de tabac ou d'alcoolalcool. « La force de préhension est un indicateur puissant et simple de maladie à venir, de morbidité et de mortalité » ont estimé dans un commentaire deux spécialistes britanniques Avan Aihie Sayer (université de Southampton) et Thomas Kirkwood (université de Newcastle). « L'idée n'est pas nouvelle (...). Mais la perte de force de préhension pourrait être un bon marqueur du processus de vieillissement, peut-être à cause de la rareté des maladies musculaires qui modifient cette fonction », selon ce commentaire également publié par la revue scientifique.