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En France, l'autisme toucherait plus de 100.000 personnes, enfants et adultes confondus. Cette étude suggère que la pollution atmosphérique augmenterait le risque de développer ce trouble. © hepingting, flickr, cc by sa 2.0
L'autisme est un trouble du développement qui apparaît dans les tout premiers instants de la vie et persiste à l'âge adulte. Le mot autisme vient de la racine grecque « autos » qui signifie « soi-même ». Cette pathologie porteporte bien son nom. En effet, les personnes qui en souffrent ont du mal à communiquer et semblent souvent vivre dans une sorte de monde intérieur.
En France, l'autisme est reconnu comme un handicap depuis 1996 et touche plus de 100.000 personnes, selon l'Inserm. Il existe plusieurs formes de cette pathologie qui sont regroupées sous le terme générique de troubles du spectre autistique (TSA). L'autisme est aujourd'hui considéré par beaucoup de spécialistes comme la conséquence d'un dysfonctionnement cérébral.
Plusieurs milliers de tonnes de mercure sont libérées dans l'atmosphère chaque année. Ce métal polluant augmenterait le risque d’autisme. © Señor Codo, cc by sa 2.0
Cependant les causes de cette pathologie sont complexes et probablement multiples. De nombreuses études suggèrent que les anomalies neurologiques des personnes autistes sont dues à des facteurs génétiques. D'autres travaux accusent également l'exposition à pollution lors de la grossessegrossesse, donc au cours du développement embryonnaire. Des chercheurs de l'Harvard School of Public Health à Boston viennent renforcer cette deuxième hypothèse. Leurs travaux, publiés dans Environmental Health Perspectives, avancent que la pollution de l'airair augmente le risque d'autisme.
Un risque jusqu’à 2 fois plus élevé dans les zones polluées
Les auteurs ont récupéré les données provenant d'une étude épidémiologique de 1989, appelée Nurses' Health Study II, qui contient les dossiers médicaux collectés par plus de 116.000 infirmières. Ils ont ensuite examiné les informations de 325 femmes ayant donné naissance à un enfant autiste et de 22.000 ayant accouché d'un bébé ne portant pas ce handicap. Pour finir, les scientifiques ont comparé ces renseignements avec les données de l'US Environmental Protection Agency (EPA) afin d'estimer le taux de pollution atmosphérique auquel les futures mères étaient exposées durant leur grossesse.
Leurs résultats montrent que les femmes enceintes vivant dans les zones les plus polluées par le diesel et le mercuremercure avaient deux fois plus de risque d'avoir un bébé autiste que celles des zones les moins riches en ces composés. En ce qui concerne d'autres polluants, comme le plomb, le manganèsemanganèse ou le chlorure de méthylène, le risque est 1,5 fois plus important.
Cette étude n'est pas la première du genre et d'autres ont déjà montré un lien entre l'autisme et la pollution automobile par exemple. Cependant, les auteurs estiment que d'autres recherches sont nécessaires pour formellement démontrer la connexion entre la pollution de l'air et l'autisme.