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Ce baleineau a été percuté par un bateau et sa nageoire caudale droite est abîmée. © E. Lyman, NOAA Humpback Whale Sanctuary
Les baleines s'étranglent dans les lignes de pêche abandonnées en plein océan ou meurent de faim, l'estomacestomac obstrué de plastiqueplastique. En mars 2013 par exemple, un cachalot, échoué sur les côtes espagnoles, avait 17 kgkg de plastique dans son estomac. Il était si obstrué qu'il s'est percé. Par ailleurs, certains cétacés, les baleines de Cuvier notamment, s'échouent sur les plages, complètement déboussolées par les sons des sonarssonars, tandis que d'autres sont chassés de façon illégale par certains pays. L'augmentation des activités anthropiques sur les océans menace sérieusement les cétacés, et dans certaines régions, les collisions entre les bateaux et les baleines sont la première source de menace.
Actuellement, le nord-est de l'océan Atlantique est parcouru quotidiennement par près de 80.000 navires de pêche. Le phénomène de surpêche s'accentue, la quantité de bateaux augmente et les baleines doivent de plus en plus se frayer un chemin entre ces engins. Mais ce n'est pas seulement l'activité de pêche qui augmente. Dans certaines régions du globe, l'observation des baleines dans leur milieu naturel, le whale watching, se développe à grande vitessevitesse. La forme commerciale de cette pratique s'est intensifiée ces 20 dernières années, des quantités de structures lucratives ont émergé, en particulier dans les régions où les femelles mettent bas et couvent leurs petits.
Un bateau de whale watching doit se trouver au moins à 90 m (100 yards) de la baleine. Il doit veiller à ne jamais se trouver sur la trajectoire du cétacé, ne jamais l'encercler avec plusieurs bateaux, et ne jamais se positionner entre la baleine et son petit. © NOAA
On peut notamment observer les baleines franches australes à la Péninsule Valdés en Argentine, ou bien les baleines à bossebaleines à bosse en été dans le lagon de Nouvelle-Calédonie, ou en hiverhiver à proximité des côtes hawaïennes. La saisonsaison de mise basmise bas démarre tout juste du côté de l'archipelarchipel d'Hawaï, et dans ce contexte, la NOAANOAA attire l'attention sur les quelques mesures de précaution à respecter dans l'étonnant sanctuaire que représentent ces eaux. Le problème des collisions entre petits ou moyens bateaux et les cétacés est croissant, il devient la principale menace pour l'espèceespèce. D'après un rapport, publié dans le Journal of Cetacean Research and Management, des scientifiques de la NOAA dressent une analyse des enregistrements historiques des collisions survenues entre les baleines et les bateaux durant la période 1975-2011.
Les baleineaux sont mis en péril
Ces 36 dernières années, 68 collisions ont été rapportées. Toutes impliquaient des bateaux de moins de 22 m, c'est-à-dire des tailles correspondant aux bateaux de whale watching. Dans 63 % des cas, ce sont des baleineaux ou de jeunes adultes qui ont été percutés. Ces derniers remontent plus souvent à la surface pour respirer, ce qui les expose probablement plus aux collisions. Les scientifiques ne sont toutefois pas en mesure de déterminer le nombre de baleines tuées. Il est difficile d'évaluer l'impact sur le taux de mortalité puisque ces collisions se produisent au large des côtes, et les cétacés ne meurent pas toujours sur le coup.
Dans ce sanctuaire de baleines, comme dans beaucoup d'autres, les bateaux n'ont pas le droit d'approcher les mammifèresmammifères marins à moins de 100 m, et les avions à 300 m de hauteur. Mais bien souvent, par l'appâtappât du gain, les agences de whale whatching n'hésitent pas à transgresser ces règles. Et s'ils les respectent, c'est la vitesse de navigation qui est régulièrement mise en cause. En effet, ces bateaux se déplacent à 10-15 nœudsnœuds, une vitesse trop importante pour éviter une collision si une baleine surgit de façon inattendue.
L'observation des baleines dans leur milieu naturel est devenue une véritable industrie. En 2009, l'IFAW rapportait que l'activité avait généré pour l'année 1,7 milliard d'euros de bénéfices. En moins de 20 ans, une dizaine de pays en développement, comme le Nicaragua, le Laos ou le Cambodge, ont peu à peu développé cette nouvelle forme d'activité touristique. Bon nombre de pays émergentsémergents, bénéficiant de la présence de cétacés dans leurs eaux territoriales, pourraient bien s'y mettre dans les prochaines années. Face à un tel marché en expansion, il devient donc urgent de responsabiliser ces activités.