Chez les araignées de l'espèce Nephila pilipes, les mâles, beaucoup plus petits que les femelles, doivent user de stratagèmes ingénieux pour amadouer leur partenaire pendant la copulation. D'autant que celle-ci se fait en plusieurs phases. Une sorte de massage du dos apparaît comme une stratégie efficace.

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    Chez Nephila pilipes, le mâle doit user de stratégie pour conquérir la femelle. © Chen-Pan Liao, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Chez Nephila pilipes, le mâle doit user de stratégie pour conquérir la femelle. © Chen-Pan Liao, Wikipédia, cc by sa 3.0

    • Une visite au fil des araignées, en diaporama 

    Chez certaines araignées, le dimorphisme sexuel est très prononcé : les femelles sont beaucoup plus imposantes que les mâles, parfois jusqu'à dix fois plus grandes. Et elles ont également une fâcheuse tendance au cannibalisme. Autant dire qu'il est vivement encouragé pour un mâle d'user de subtilité et autres stratégies afin d'obtenir les faveurs sexuelles d'une femelle.

    Nephila pilipes, une espèce de la famille des nephilidés, répond à cette description. Lors de la copulation, le mâle introduit ces pédipalpes (appendice équivalent des mandibulesmandibules chez les crustacés servant, chez les araignées mâles, à introduire le spermesperme) dans les orifices de sa partenaire. Mais afin d'empêcher d'autres mâles de copuler avec celle-ci, il sacrifie ses pédipalpes et les laisse au sein des orifices, en faisant ainsi des bouchons.

    Une copulation en plusieurs étapes ?

    Cependant, il n'est pas possible pour le mâle de réaliser cette prouesse en une seule fois. Il lui faut donc s'approcher à plusieurs reprises des orifices de la femelle afin de les boucher convenablement. Ce qui augmente les risques de terminer en repas.

    Le mâle adopte donc une seconde stratégie qui permet d'amadouer sa partenaire : il « caresse » son dosdos. Les scientifiques avaient déjà remarqué que le mâle marchait sur le dos de la femelle, tout en sécrétant de la soie, mais ils ignoraient quel sens était stimulé chez la femelle lors de cette pratique.


    La stratégie du mâle Nephila pilipes, pour copuler avec sa partenaire, est une sorte du massage du dos. © Smithsonian Science, YouTube

    Ils ont alors effectué des tests afin de déterminer si ce qui permettait de calmer la femelle était plus un stimulus olfactif - l'odeur des produits chimiques libérés par la sécrétionsécrétion de soie - ou bien s'il s'agissait davantage d'une sensation due au contact des pattes du mâle sur son dos.

    Et c'est essentiellement la sensation du toucher qui est perçue par la femelle et qui permet au mâle de continuer sa copulation. C'est en recouvrant le dos d'une couche de colle que les scientifiques en sont venus à cette conclusion. Dans cette situation, l'araignée femelle peut sentir les produits chimiques de la soie mais est insensible aux pas du mâle sur son dos. Ce qui conduit à une rébellion de la femelle dans près de 40 % des cas. Ces résultats sont publiés dans Animal Behaviour.

    « Massage » et odeur de soie pour amadouer la femelle

    En revanche, en bloquant le système olfactif de la femelle, le mâle s'en sort toujours bien et peut boucher les orifices de sa partenaire sans être interrompu par une attaque. Une autre expérience, au cours de laquelle les scientifiques ont empêché les mâles de synthétiser de la soie, a d'ailleurs confirmé les premiers résultats. 

    Ainsi les chercheurs ont conclu que le contact physiquephysique est primordial. Mais il n'est pas l'unique facteur pris en compte par la femelle qui semble également être sensible aux signaux chimiques, dans une moindre mesure.

    Dépenser un peu d'énergieénergie pour parvenir à se reproduire tout en évitant de se faire dévorer, cela semble un compromis honnête.