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Entre les puces d’eau tropicales (Daphnia lumholtzi) et les puces d'eau européennes, qui gagnera la bataille ? La puce d'eau (Daphnia) est un crustacé planctonique qui vit en eau douce. Ce petit animal, dont il existe de nombreuses espèces, doit son surnom à la fois à ses bonds qu'il fait à la surface de l'eau et à sa taille, entre 0,2 et 5 mm. Il vit tant dans les eaux acidesacides des marais que dans l'eau douce des rivières.
Ce petit crustacé joue un rôle important dans la chaîne trophique des eaux douces. Constituant une part importante du zooplancton, il consomme les algues et est à son tour mangé par de petits poissons. Dans le genre Daphnia, il existe un représentant tropical, D. lumholtzi. Il vit dans les lacs tropicaux et subtropicaux d'Afrique, d'Asie et d'Australie. Cette espèce est invasive, se répandant dans les milieux aquatiques chauds au point de perturber tout l'habitat.
Le plancton Daphnia lumholtzi exhibe des casques spectaculaires et des épines de la queue pour se défendre lorsqu'il est exposé à des poissons (à gauche), mais pas en l'absence de poissons (à droite). © Christian Laforsch
D. lumholtzi a envahi l'Amérique du Nord. Son point d'entrée dans le pays n'est pas bien connu, mais la puce d'eau douce tropicale s'est répandue dans 16 États des États-Unis. Il est possible qu'elle soit arrivée avec l'introduction de poissons exotiquesexotiques dans les lacs américains. Si cette espèce tropicale semble bien s'adapter au climat des plus hautes latitudeslatitudes, elle n'a encore jamais été trouvée en Europe. Des chercheurs allemands ont donc testé en laboratoire le potentiel d'invasion sur le continent européen.
Déclin possible des puces d’eau natives d’Europe
Leurs résultats, publiés en accès libre dans le journal NeoBiota, suggèrent que le zooplanctonzooplancton tropical D. lumholtzi est largement capable d'envahir le vieux continent. Les chercheurs ont testé la capacité de différents clonesclones de D. lumholtzi à envahir le lac Klostersee en Allemagne, où réside une espèce native de Daphnia. Le succès de l'invasion dépend de deux principaux paramètres : la température de l’eau et la présence ou non de poissons planctonophages. L'étude montre qu'il est garanti pour une eau à 20 °C.
Pour les trois températures testées (15, 20 et 24 °C), le cas d'invasion peut se produire. Cela suggère que l'espèce tropicale sait s'adapter à des eaux bien plus froides que celles de son lieu d'origine. En vue de comprendre l'interaction concurrentielle entre les populations indigènesindigènes et introduites de daphnies, l'équipe de scientifiques a développé un modèle numériquemodèle numérique de dynamique des populations. Ses résultats suggèrent que l'espèce tropicale peut en effet envahir les lacs européens et, surtout, que cette invasion provoquerait le déclin de la population native. En ce sens, une invasion pourrait avoir des impacts sur les niveaux trophiques supérieurs. Gare, donc, à D. lumholtzi.