Les tempêtes qui ont secoué le littoral atlantique en janvier 2014 ont fait de nombreuses victimes chez les oiseaux. Avec un tiers des spécimens échoués, la Charente-Maritime est le département le plus touché. L’heure est maintenant aux comptages et aux tentatives de sauvetage désespéré.

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    Au 24 février 2014, 24.000 oiseaux se sont échoués le long du littoral atlantique, du pays Basque au sud du Finistère. Avec plus de 13.300 individus retrouvés, le macareux moine est l'espèce la plus touchée devant le guillemot de Troïl (6.500 individus) et le pingouin tordapingouin torda (640 individus). La majorité de ces oiseaux marins sont morts de faim ou d'affaiblissement, à la suite des 30 dépressions qui se sont succédé sur le golfe de Gascogne entre janvier et février 2014. Des facteurs aggravants, comme la mue des oiseaux et la présence de pétrolepétrole, ont contribué à cette hécatombe.

    Avec environ 8.000 oiseaux dénombrés à ce jour (dont 5.500 macareux moines et 2.000 guillemots de Troïl), la Charente-Maritime est le département le plus touché par cette catastrophe écologique. Les oiseaux ont été trouvés majoritairement sur les côtes les plus exposées aux courants et aux vents. Les côtes ouest de l'île de Ré, de l'île d'Oléron, de la côte sauvage et du pays royannais ont ainsi vu le plus grand nombre d'animaux s'échouer. À l'inverse, les faces nord-est des îles ont reçu très peu de spécimens.

    Cette carte montre la répartition des oiseaux marins échoués en Charente-Maritime en février 2014. Les macareux moines payent le plus lourd tribut. © LPO

    Cette carte montre la répartition des oiseaux marins échoués en Charente-Maritime en février 2014. Les macareux moines payent le plus lourd tribut. © LPO

    8.000 oiseaux échoués dénombrés en Charente-Maritime

    Au total, une trentaine d'espèces ont été identifiées sur les plages du département, majoritairement des oiseaux marins (macareux moine, guillemot de Troïl, pingouin torda, mergule nain, fou de Bassanfou de Bassan, fulmar boréalfulmar boréal, mouette tridactylemouette tridactyle, océanite tempêtetempête, etc.). Quelques espèces inattendues comme la cigogne blanchecigogne blanche et le milan royalmilan royal ont également été victimes des intempéries. Sur l'ensemble des volatiles échoués, au moins 15 % ont été mazoutés, principalement le macareux moine, le guillemot de Troïl et, dans une moindre mesure, la macreuse noire et quelques bernaches cravantbernaches cravant.

    La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), avec le soutien de l'Agence des aires marines protégées, a déjà mobilisé son réseau de bénévoles et d'observateurs durant quatre weekends afin d'évaluer les dommages. Plus de 200 personnes sont ainsi venues prospecter le littoral de Charente-Maritime, permettant d'établir un bilan départemental de cet échouage massif. La LPOLPO a décidé de poursuivre les chiffrages et lance un nouvel appel à la mobilisation pour le weekend des 8 et 9 mars 2014, afin d'établir le bilan national. L'objectif sera d'évaluer ce phénomène rarissime et de permettre aux oiseaux encore vivants d'être récupérés et acheminés le plus rapidement possible vers les centres de sauvegardesauvegarde les plus proches.

    Seul point positif, ces tempêtes ont permis l'observation d'espèces rares dans le département comme le harfang des neiges, la très rare mouette de RossRoss, le goéland bourgmestre à ailes blanches, la harelde boréale, la mouette pygmée et la mouette tridactyle.