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Comme chaque année, la Ligue de protection des oiseaux (voir le communiqué de la LPO) reçoit de nombreux signalements de destructions illégales de nids d'hirondelles et de martinets. Ces oiseaux, frappés par un déclin alarmant, « quasi menacés » selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICNUICN), sont pourtant protégés par la loi depuis 1976 !
De retour de migration, les hirondelles et les martinets se trouvent particulièrement démunis lorsqu'ils font face à la disparition de leur nid. Quand ils ne sont pas détruits pour cause de déjections sur les façades des habitations, ils sont retirés au cours de travaux d'entretien d'immeubles ou de réhabilitation de quartiers.
Pourtant, toutes les espèces d'hirondelles et de martinets, des plus communes au plus rares, sont protégées par le Code de l'environnement et l'arrêté ministériel du 29 octobre 2009, fixant la liste des oiseaux protégés. Il est ainsi interdit de porter atteinte à ces oiseaux mais également à leurs nids et à leurs couvées (œufs ou poussins). Dans le cas des hirondelles, par exemple, tout auteur d'une atteinte s'expose à une amende pouvant atteindre 15.000 euros et à une peine d'emprisonnement allant jusqu'à un an car il s'agit là d'un délit.
Grands pilotes, champions de voltige et navigateurs hors pair, les hirondelles et les martinets passent leur vie en vol, dormant, mangeant, buvant et se reproduisant sans toucher terre. Ces oiseaux migrateurs ne se posent que pour pondre, sur des nids juchés dans des endroits accessibles seulement par un atterrissage acrobatique. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir.) © LPO
Le respect des nids gagne du terrain
Les destructions intentionnelles constatées chaque année viennent s'ajouter aux menaces des traitements employés par l'agriculture intensive et la profonde altération des habitats. Les hirondelles (notamment l'hirondelle rustique et celle de fenêtrefenêtre) et les martinets (en particulier le martinet noir) connaissent ainsi un déclin alarmant en France.
Les chiffres sont préoccupants : on note une diminution des populations d'hirondelles de 20 % pour l'hirondelle de fenêtre et jusqu'à 38 % pour l'hirondelle rustique en seulement 10 ans (données du Programme Stoc 2015). Les hirondelles rustiques et de fenêtre sont désormais inscrites sur la liste rouge des espèces nicheuses avec le statut « quasi menacé », suite de la révision de la liste rouge nationale de l'IUCN.
Que faire devant des cas destructions de nids ?
- Dans un premier temps, intervenir auprès des personnes responsables en les sensibilisant à la sauvegardesauvegarde des nids, et en leur rappelant l'interdiction d'y toucher et les peines encourues ;
- ensuite, si ces personnes se montrent peu coopératives ou s'il y a urgence, il est recommandé de contacter l'ONCFSONCFS (Office nationale de la chasse et de la faune sauvage), la police ou la gendarmerie nationale pour qu'ils constatent les faits et dressent un procès-verbal d'infraction ;
- enfin, en s'adressant directement à la LPOLPO qui, le cas échéant, pourra porter plainte et se porter partie civile en cas de PV.
Heureusement pour les hirondelles et les martinets, les professionnels du bâtiment, les collectivités, les carriers et les particuliers prennent aujourd'hui davantage en compte ces oiseaux dans leurs projets de constructionconstruction ou de rénovationrénovation. Ils sollicitent alors souvent la LPO pour les conseiller. Par une démarche simple et concrète, chacun de nous peut donc, en restant vigilant, veiller à la sauvegarde des hirondelles et des martinets. Aidez-nous à voler au secours de ces fragiles ambassadeurs du printemps !