Une nouvelle espèce de petit-duc, un rapace du genre Otus, a été découverte sur l’île volcanique de Lombok en Indonésie. Elle était restée inconnue jusqu’à présent car elle ressemble comme deux gouttes d’eau au petit-duc mystérieux. Ces deux oiseaux se distinguent cependant par leurs vocalises.

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    Ces petits-ducs Rinjani (Otus jolandae) ont été photographiés en 2008 par Philippe Verbelen sur l'île indonésienne de Lombok. Les Otus apprécient en général les paysages semi-ouverts possédant de vieux arbres pourvus de cavités. © Sangster et al., 2013, Plos One

    Ces petits-ducs Rinjani (Otus jolandae) ont été photographiés en 2008 par Philippe Verbelen sur l'île indonésienne de Lombok. Les Otus apprécient en général les paysages semi-ouverts possédant de vieux arbres pourvus de cavités. © Sangster et al., 2013, Plos One

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    Avec ses 17.508 îles, l'Indonésie forme le plus grand archipel de la planète. Ces terres émergées sont pour la plupart habitées par des rapaces appartenant à la famille des strigidés, notamment par des Otus ou petits-ducs. Ces animaux sont principalement nocturnes, ce qui les pousse donc, vu le manque de lumièrelumière, à communiquer ou à s'identifier grâce à des vocalisations. C'est en enregistrant de tels signaux acoustiques qu'une nouvelle espèce vient d'être découverte sur l'île de Lombok, d'environ 4.700 km2.

    L'île était déjà connue pour être peuplée par des Otus magicus, ou petits-ducs mystérieux. Ces oiseaux sont largement répandus dans l'archipel et leur chant est connu. En enregistrant, en septembre 2003, des vocalisations émises par des individus ressemblant morphologiquement à cette espèce, deux chercheurs se sont rendu compte qu'un élément clochait. Les vocalisations entendues n'étaient en effet pas celles d'un petit-duc mystérieux. Ainsi, l'espèce découverte était depuis toujours confondue avec une autre.

    Cette nouvelle espèce de rapacesrapaces a reçu le nom scientifique d'Otus jolandae (en hommage à l'épouse de l'un des chercheurs). Elle peut également être appelée par son nom vernaculaire : le petit-duc Rinjani. Ces oiseaux vivent en effet sur les pentes du volcan Gunung Rinjani, le deuxième plus grand d'Indonésie, entre 25 et 1.350 m d'altitude. Leur existence vient d'être dévoilée dans la revue Plos One par George Sangster, du Museum suédois d'histoire naturelle, et trois autres collaborateurs.

    Le sonogramme d'<em>Otus jolandae</em> est comparé à celui de plusieurs sous-espèces de petits-ducs mystérieux <em>Otus magicus</em>. Ces oiseaux ont un plumage identique. Ils se différencient donc grâce à leur chant, ce qui se comprend en observant ces graphiques. © Sangster <em>et al.</em>, 2013, <em>Plos One</em>

    Le sonogramme d'Otus jolandae est comparé à celui de plusieurs sous-espèces de petits-ducs mystérieux Otus magicus. Ces oiseaux ont un plumage identique. Ils se différencient donc grâce à leur chant, ce qui se comprend en observant ces graphiques. © Sangster et al., 2013, Plos One

    Le premier oiseau endémique de l’île de Lombok

    Les sons émis par les petits-ducs Rinjani se composent d'un unique sifflement long de 0,25 à 0,35 s et qui ne présente pas de nuance. Le ton est en effet maintenu à une fréquence d'environ 1.000 HzHzOtus magicus produit pour sa part des vocalisations composées d'un ou plusieurs « aboiements » ou « croassements ». La description morphologique de l'espèce a notamment été réalisée grâce à l'étude de sept individus collectés par Alfred Everett en 1896, il y a donc plus d'un siècle.

    • Le sifflement du petit-duc Rinjani :
    • Le « croassement » du petit-duc mystérieux :

    Otus jolandae serait même le premier oiseau endémique de l'île de Lombok. C'est du moins ce que laissent supposer de nombreuses observations de terrain et l'analyse d'individus conservés dans divers musées, mais pas seulement. Les habitants de l'île connaissent en effet très bien cet oiseau, qui a reçu le nom de burung pok en hommage à son chantchant. Or, les Indonésiens vivant sur l'île voisine de Sumbawa n'ont pas reconnu son chant lorsqu'il leur a été diffusé. Il y a bien eu une exception, mais il s'agissait d'un migrant...

    La famille des petits-ducs, dont plusieurs espèces peuplent les forêts européennes, vient donc de s'agrandir. Elle se compose désormais de 47 membres.