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L'Hyperoodon ampullatus est aussi connu sous le nom de baleine à bec commune. Mesurant de 6 à 10 m de long, ce cétacé vit majoritairement dans l'Atlantique nord, à la limite des glaces. Espèce en voie de disparition, elle est pourtant l'une des rares dont on connaît un peu le comportement migratoire et social. © Pedro Madruga, www.reseaucetaces.fr
La baleine à bec de travers, Mesoplodon traversii, n'avait encore jamais été observée ! Les spécialistes ne pouvaient jusqu'alors affirmer si cette espèce, encore jamais vue, s'était éteinte ou non. Son existence était soupçonnée à la suite de la découverte de quelques ossements.
« Tout ce que nous connaissions jusqu'à présent de cette baleine provenait de 3 squelettes partiels collectés en Nouvelle-Zélande et au Chili sur ces 140 dernières années » explique Rochelle Constantine de l'université d'Auckland. On peut donc imaginer la surprise des scientifiques lors de la découverte de deux spécimens en parfait état en Nouvelle-Zélande.
Deux baleines à bec de travers, Mesoplodon traversii, ont été retrouvées sur la plage d'Opape en Nouvelle-Zélande. Lorsque cette photo a été prise, les scientifiques pensaient observer, à tort, une espèce plus commune, la baleine grise à bec. © New-Zeland governement
Les deux baleines, une femelle et son petit, ont été retrouvées échouées sur la plage d'Opape de Nouvelle-Zélande, en décembre 2010. Les chercheurs du département néo-zélandais de conservation ont en premier lieu pensé qu'il s'agissait de deux spécimens de baleine à bec grise. Ce n'est que plus tard, en laboratoire, que leur véritable identité se révélait. À partir d'échantillons du tissu animal, directement prélevé à la plage d'Opape, les zoologisteszoologistes ont procédé à une analyse ADNADN, comme ils le font usuellement. Rochelle Constantine raconte : « Nous étions tellement surpris de découvrir que c'était des baleines à bec de travers. Nous avons répété l'analyse plusieurs fois pour être sûr ».
Les deux spécimens ont été retrouvés en parfait état. Un rapport publié dans le Current Biology le 6 novembre offre la première description de la baleine à bec de travers. Personne ne peut expliquer comment des mammifèresmammifères de cette taille - un peu plus de 5 m - n'avaient encore jamais été observés. D'après Rochelle Constantine, « C'est peut-être simplement parce que ce sont des baleines qui vivent en pleine mer, et ne s'approchent jamais des côtes. La Nouvelle-Zélande est entourée d'océans profonds, il y a beaucoup d'espèces marines qui restent inconnues ». Une découverte qui nous rappelle à quel point l'océan regorge de mystères.