La méthode de construction d'une maison en paille la plus courante est le remplissage d'une ossature bois. Reposant sur une semelle ou une dalle de fondation, les montants sont espacés à intervalles réguliers correspondant à la longueur des bottes.

Construction d'une maison en paille. © DR
Construction d'une maison en paille. © DR

Édification en paille et protection

Les bottes de paille sont empilées sur chant sans trop les comprimer mais en contrôlant bien leur aplomb. On peut y passer en attente les gaines électriques.

Un enduit est nécessaire pour protéger la paille. © Luc Gloissac, GRECAU, photo P. de Neyer
Un enduit est nécessaire pour protéger la paille. © Luc Gloissac, GRECAU, photo P. de Neyer

Dès qu'une portion de mur est édifiée, elle reçoit recto verso une première couche d'enduit de terre ou de chaux. Deux autres couches suivront en finition. Outre la rigidité des parois, l'enduit protège la paille contre l'humidité (risque de pourrissement) et dissuade les animaux (oiseaux, rongeurs...) qui pourraient s'y abriter ou s'en nourrir.

Le « Esserhof » de Barbara et Norbert, à Lana (Suisse). © esserhof.com
Le « Esserhof » de Barbara et Norbert, à Lana (Suisse). © esserhof.com

Murs porteurs d'une maison en paille

Une technique plus ancienne consiste à monter les murs comme on le fait avec la brique et le parpaing. Compte tenu de la taille des bottes et de l'absence de mortier de scellement, le travail est plus rapide. L'empilement s'effectue à joints alternés en réservant les ouvertures des portes et fenêtres. Ce type de construction est toutefois délicat à concevoir : une mauvaise répartition des parois pleines et vitrées risque de fragiliser la structure porteuse... Les cadres des menuiseries doivent avoir une solidité apte à supporter la charge.

Dessin d'une maison en paille en cours de construction. © S.O. MacDonald, lamaisonenpaille.com
Dessin d'une maison en paille en cours de construction. © S.O. MacDonald, lamaisonenpaille.com

La toiture se compose de fermettes à la fois légères et robustes, en appui sur des sablières rigides (en bois). Celles-ci sont sont arrimées aux fondations par des câbles, du fil du fer épais... pour empêcher qu'un vent violent puisse soulever le toit. On doit attendre le complet tassement des murs avant d'enduire, ce qui peut poser problème en cas de pluie. Pour contourner la difficulté, il est possible d'accélérer le processus en comprimant partiellement les parois à l'aide de sangles à cliquet. Une opération qui exige un grand savoir-faire.