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Tous sous surveillance ?
Caméras de surveillance au coin de la rue, localisation de votre téléphone par votre patron, images satellites qui montrent jusqu'au détail de votre serviette de bain, puce électronique sous la peau pour entrer au carré VIP d'une boîte à la mode... Sommes-nous tous aujourd'hui réellement sous surveillance ?
N.B. : ce dossier est extrait du livre "Sous Surveillance" (édité par Les Carnets de l'Info) que vous pouvez acheter pour en savoir plus en cliquant-ici.
Tous sous surveillance !
Ce n'est pas nous qui le disons mais le très sérieux président de la Commission nationale Informatique et Liberté (la CNILCNIL), Alex Turk, en préambule au rapport annuel 2006 de la commission. C'est dire que l'heure est grave. Sans sombrer dans le fantasme du « Big Brother », le président de la CNIL, suivi par ses homologues d'environ 75 pays, lance pourtant un cri d'alerte sans équivoque et dénonce plusieurs risques. Risque technologique bien sûr, face au développement et à la diffusion massive d'outils de surveillance de plus en plus miniaturisés. Les caméras de la taille d'une tête d'épingle ne sont plus réservées à James Bond, les puces RFIDpuces RFID à peine plus grandes qu'un grain de riz se glissent sous la peau ou se cachent dans la couverture de votre passeport et la carte SIMcarte SIM de votre téléphone portable peut servir à accéder au réseau téléphonique, mais aussi à vous localiser, à payer la note d'un restaurant ou à prendre le bus...
Carte SIM de nos téléphones portables © Crazy D Wikipedia
Face à cette déferlante technique, la CNIL ne peut que regretter l'extrême lenteur du temps juridique. Risque normatif ensuite, qui, au nom de la lutte antiterroriste nous fait accepter que l'on rogne chaque jour l'espace de nos libertés individuelles. La CNIL dénonce et rue dans les brancards.
N'y a-t-il que les défenseurs du respect de la vie privée qui craignent pour nos libertés individuelles face à la montée en puissance des nouvelles technologies ? Certainement pas. Le public s'inquiète (en novembre 2006, 70 % des Américains avaient peur de se faire voler leur identité à cause des nouvelles technologies), associations et individus de tous les pays tirent le signal d'alarme tandis que chercheurs et industriels imaginent des solutions de protection.
Liberté versus sécurité Cette terrible équation fait le jeu du terrorisme : «P rotéger un droit à ne pas être fiché, surveillé, contrôlé de manière abusive et illimitée... préserver ce droit participe aussi à la lutte contre le terrorisme car ce dernier veut détruire notre système démocratique », prévient Alex Turk, président de la CNIL.