au sommaire


    Le renouveau de l'interface web

    Le renouveau de l'interface web

    Plusieurs initiatives ou technologies entendent modifier les interfaces web, pour les rendre plus riches, plus sophistiquées ou plus interactives. Un ventvent de renouveau sur les pages HTMLHTML ?

    Certaines, comme AJAX, se fondent sur le rassemblement de technologies connues de longues dates ; d'autres apparaissent techniquement plus innovantes (Greasemonkey), tandis que d'autres encore sont au stade du concept. Mais toutes ont un objectif commun : l'enrichissement des pages web, sans obliger l'utilisateur à télécharger d'autres applications que son navigateurnavigateur ni à installer de plug-inplug-in additionnel.

    AJAX (Asynchronous JavaScript And XMLAsynchronous JavaScript And XML) permet par exemple d'afficher des menus contextuels ou d'ajouter des effets visuels ou des modules interactifsinteractifs à une page HTML que rien ne distingue d'une autre page, du point de vue de l'utilisateur. Ce dernier se contente, comme à l'accoutumée, d'appeler une page web via son navigateur.

    AJAX est en particulier utilisé dans plusieurs des services lancés par GoogleGoogle, à commencer par GmailGmail et Google Maps, ou par Yahoo! (Yahoo Instant Search). L'outil permet également de développer des applications et services à part entière, qui reproduisent le fonctionnement de logicielslogiciels de bureau, mais accessibles sur le web. On peut ainsi citer, par exemple, Writely, un traitement de texte, Meebo  , un service de messagerie instantanéemessagerie instantanée, Zimbra  , une suite applicative comprenant notamment un gestionnaire d'email sophistiqué, ou encore Netvibes, un agrégateur RSSRSS réduit à sa plus simple expression.

    Toutes ces applications fonctionnent au sein de la page web à partir de laquelle elles sont appelées, sans nécessiter de plug-in ou d'installation.

    Image du site Futura Sciences

    AJAX peut également servir à des applications professionnelles, comme le gestionnaire de catalogue IntuiCat, mis au point par la société Abaque. Une démonstration  présente un catalogue interactif de pièces détachées automobilesautomobiles. L'outil permet à l'utilisateur de naviguer au sein d'une vaste base de donnéesbase de données, sans jamais charger de nouvelles pages web et en faisant apparaître sur la page des menus ou descriptions de produits, au fil de ses choix successifs. "Aujourd'hui, beaucoup de catalogues web présentent des difficultés de navigation, une interface utilisateurinterface utilisateur complexe et des temps de réponse longs. Face à une succession de pages disparates, le client a souvent du mal à se situer dans son parcours de recherche qui aboutit parfois à une impasse. Et si le catalogue en ligne devenait aussi convivial et rapide qu'une application locale ?", argumente l'entreprise. Le concept "d'application locale" est en effet le maître-mot qui donne tout son intérêt à AJAX. Lorsqu'il appelle une page utilisant AJAX, l'utilisateur charge sans le savoir des scripts dont l'action ne se déclenchera qu'en fonction de ses interactions. Les scripts ayant été pré-chargés, ils n'entraînent pas de nouvelles requêtesrequêtes et donnent une impression d'instantanéité, simulant l'utilisation d'une mini-application installée sur l'ordinateurordinateur de l'internaute.

    Le principe est similaire pour Greasemonkey  , une extension du navigateur Firefox. La technique permet au navigateur d'installer des scripts complémentaires aux pages web chargées par l'utilisateur. Mais contrairement à AJAX qui s'adresse aux développeurs de sites auxquels il permet de proposer des pages plus sophistiquées. Greasemonkey peut être utilisé par des tiers pour ajouter à un site des fonctionnalités non prévues à l'origine par son éditeur. On trouve ainsi une panoplie de plus de 150 scripts, destinés à enrichir le comportement des pages web, d'en modifier la présentation, ou d'en altérer le fonctionnement. L'utilisateur équipé d'un script Greasemonkey voit apparaître, sur tous les sites ou seulement ceux concernés par le script, des fonctionnalités nouvelles (menu, cadres se surimposant à la page). Ce n'est pas le site qui est modifié, mais son apparence telle qu'elle est perçue par l'utilisateur, dont le navigateur est en quelque sorte "augmenté" via Greasemonkey.

    Image du site Futura Sciences

    Par exemple, une application réputée, BookBurro (qui repose à la fois sur Greasemonkey et sur AJAX), offre ainsi la possibilité à l'internaute qui navigue sur le site AmazonAmazon de visualiser, dans une fenêtrefenêtre supplémentaire, se surimposant aux pages de la boutique, un comparateur de prix relatifs aux produits dont il consulte les fiches. Comme on l'imagine, cette fenêtre et les informations qui s'y affichent, agrégées à partir de sites tiers, ne proviennent nullement d'Amazon.

    Autre approche, plus ambitieuse mais encore en devenir, le concept "Information liquide" se propose d'aller plus loin, en généralisant le principe de l'hypertexte à tous les mots d'une page. "Le navigateur n'a pas suivi le rythme de l'évolution du web", soutient Frode Hegland, qui introduit le projet Hyperwords  comme une alternative au web d'aujourd'hui. Sur le web tel qu'on le connaît, les liens hypertexte sont placés de façon manuelle par le concepteur du site. Sur un web composé "d'hyper-mots", tous les mots sont cliquables et les liens sont gérés dynamiquement. Comme le laisse entrevoir la démonstration de mise en oeuvre du principe d'information liquide, sur chaque mot d'une page, l'utilisateur se voit proposer un menu déroulant lui permettant d'accéder à des informations complémentaires, relatives à ce mot : sa traduction en d'autres langues, sa définition dans des dictionnaires ou encyclopédie, etc. L'utilisateur peut aussi surligner des passages de la page web, envoyer ce passage par email ou le bloguer en basculant d'un clic sur son blogiciel. Tout se passe comme si le contenu de la page web était subitement enrichi d'une multitude de fonctions, que l'internaute appelle d'un clic de souris.

    Le principe poursuit la logique de choses existantes. On peut citer par exemple Alexandria  , une initiative française qui permet à tous webmasters, via des scripts JavaScript, d'enrichir leur site web d'un dictionnaire. Une fois installé, le script permet à tout visiteur d'un site d'obtenir, en double-cliquant dessus, une définition de n'importe quel mot apparaissant sur la page.