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Les voitures autonomes ont désormais atteint un niveau d'efficacité qui permet d'envisager une commercialisation de cette technologie dans un avenir proche. Plusieurs constructeurs automobilesautomobiles, dont Peugeot, ont l'intention de proposer dès 2020 des modèles dotés d'une option de conduite autonome. Si l'on a pu voir maints exemples de prototypes évoluant avec aisance dans des conditions réelles, les essais se font systématiquement de jour. Mais au fait, est-ce qu'une voiture autonome peut conduire la nuit ?
La réponse est « oui » et Ford vient d'en faire la démonstration. Le constructeur automobile nord-américain a testé avec succès sa voiture autonome, une Ford FusionFusion hybridehybride, dans des conditions d'obscurité totale dans lesquelles un conducteur humain ne pourrait pas conduire.
Dans une vidéo publiée sur YouTube, on voit le véhicule évoluer sur une piste tous feux éteints en respectant les trajectoires. Il s'appuie sur deux technologies principales : un Lidar (light detection and ranginglight detection and ranging)) qui fait de la télémétrietélémétrie grâce à un laserlaser à impulsions et une cartographie 3D haute résolution.
Ford avait déjà illustré les performances de ses Lidar en démontrant comment ils permettent à sa voiture autonome de circuler sur des routes enneigées. © Ford
Le Lidar remplace les caméras sur cette Ford Fusion hybride
Pour mieux comprendre l'importance de cette performance, il faut savoir que l'équipement technique de base de toute voiture autonome se compose d'un trio caméras-radars-Lidar. Les caméras jouent un rôle crucial puisqu'elles servent, entre autres, à détecter le marquage au sol, les autres véhicules et à identifier les panneaux de signalisation. Ford prouve qu'il est possible de se passer des caméras pour rouler de nuit. Pour compenser cette absence, le constructeur a recours à une cartographie en 3D haute définition qui contient ces informations ainsi que des éléments topographiques : bâtiments végétation, type de revêtement...
Le véhicule se sert du Lidar pour se situer sur cette carte en temps réel. Ce dernier travaille à une vitessevitesse de 2,8 millions d'impulsions laser par seconde. Les données provenant des autres radars sont fusionnées afin de procurer au système autonome une vision globale de son environnement. En résumé, cette voiture du futur navigue aux instruments, exactement comme un pilote d'avion lors d'un vol de nuit.
Cette avancée est importante à plus d'un titre. D'abord, parce qu'elle étend les possibilités d'utilisation de la voiture autonome. Ensuite, elle permet d'envisager que le Lidar puisse servir de système auxiliaire si les caméras subissent une défaillance.
Ford n'en est pas à son coup d'essai avec le Lidar. Début mars, il nous a montré comment il se servait de cette télémétrie laser pour permettre à sa voiture autonome d'affronter la neige (voir la vidéo sur YouTube). À l'inverse, Google a choisi d'éprouver la fiabilité de sa technologie en exposant ses véhicules à la chaleurchaleur et la poussière de l'Arizona (États-Unis).