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Cela fait maintenant neuf mois que la presse rend compte du contenu des documents confidentiels qui ont été dérobés par Edward Snowden lorsqu'il travaillait comme analyste pour la NSA. Loin de se tarir, le flux des révélations alimente toujours les médias, à mesure que le journaliste américain Glenn Greenwald, qui dit être assis sur une montagne de documents, leur transmet de nouvelles informations.
Dernière découverte en date, les programmes Mystic et Retro. Selon le Washington Post, ils sont capables de capter toutes les conversations téléphoniques survenant dans un pays et de les conserver pendant une période de 30 jours à des fins d'analyse. Selon les documents consultés par le quotidien américain, Mystic et Retro ont été mis sur pied en 2009 et sont pleinement opérationnels depuis 2011.
Avec les logiciels Mystic et Retro, la NSA est désormais capable d’écouter les conversations téléphoniques d’un pays entier. © NSA, Wikimedia Commons, DP
Concrètement, le premier logiciel se charge de l'interception des appels téléphoniques tandis que le second sert à explorer cette massemasse de données afin d'en extraire les informations demandées. Au bout d'un mois, une partie de la prise est mise de côté pour être conservée sur une période beaucoup plus longue. Cela représente des millions d'extraits chaque mois, selon le journal.
L’identité des pays espionnés par la NSA reste secrète
Les programmes Mystic et Retro sont actuellement utilisés sur un pays en particulier, non mentionné par le Washington Post. Le journal dit en effet avoir répondu favorablement à la demande de responsables américains de ne donner aucun détail qui permettrait d'identifier le pays en question. Idem pour les autres pays qui pourraient être ciblés à l'avenir par ces logiciels.
Dans les faits, Mystic et Retro ont été utilisés sur cinq ou six pays afin de capter totalement ou partiellement les appels téléphoniques (qu'il s'agisse du contenu des conversations ou des métadonnées), selon des informations croisées avec le budget du renseignement américain. Là encore, l'identité des États concernés reste confidentielle, même si l'actualité internationale offre quelques hypothèses crédibles.
Face à ces nouvelles révélations, on se souviendra du discours de Barack Obama en début d'année lorsqu'il avait annoncé une réforme de la NSA. « Les réformes que j'annonce aujourd'hui devraient redonner confiance aux Américains sur le fait que leur vie privée est protégée. [...] Il faut que les étrangers aient aussi confiance. Quelle que soit leur nationalité, les gens dans le monde doivent savoir que l'on prend leur vie privée en compte. » Il y a apparemment encore des progrès à faire pour y parvenir...