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La console de jeux vidéo Ouya joue la carte de l’ouverture : Android et composants standards non verrouillés afin que les hackers et les développeurs puissent s’approprier la plateforme pour en tirer le maximum. © Ouya
Ouya sera-t-il le David du jeu vidéo qui viendra défier les Goliath que sont NintendoNintendo, MicrosoftMicrosoft et Sony ? Ce projet né aux États-Unis ambitionne rien de moins que de se faire une place sur ce marché fortement concurrentiel en proposant une console de salon à 99 dollars (80 euros) et un catalogue de jeux tout ou partie gratuits. Un défi irréaliste ? Pas vraiment... Présentée le 10 juillet sur la plateforme de levée de fonds Kickstarter, Ouya a atteint son objectif de 950.000 dollars en seulement 8 heures. La campagne s'est terminée le 9 août avec 8,59 millions de dollars récoltés auprès de plus de 63.000 mécènes ! Un véritable enthousiasme pour un projet initié par Julie Uhrman, une ancienne dirigeante du groupe IGN Entertainment spécialisé dans les jeux vidéo. Son crédo, « ramener l'innovation, l'expérimentation et la créativité sur le grand écran ».
Ouya est encore à l'état de prototype mais les précommandes sont ouvertes avec une date de livraison annoncée à partir d'avril 2013. Pour donner vie à cette console, les concepteurs ont fait appel au designer suisse Yves Behar à qui l'on doit notamment la création esthétique de l'ordinateur XO à 100 dollars du projet One Laptop Per Child. Résultat, Ouya se présente sous la forme d'un cube aux angles arrondis et aux lignes minimalistes qui n'a rien à envier à ses rivales PlayStation 3, XBox 360 et WiiWii.
Ouya, une plateforme ouverte
À l'intérieur, on trouve un System on a chip (SOCSOC) Nvidia Tegra 3 quadruple cœur avec 1 Go de mémoire vivemémoire vive, 8 Go d'espace de stockage flashflash, une sortie HDMI supportant la définition full HD 1.080 p, un port USB 2.0, une prise Ethernet, des modules pour connexions sans fil Bluetooth Low Energy 4.0 et Wi-FiWi-Fi (802.11 b/g/n).
Aperçu de la manette de la console qui a fait l’objet d’un gros travail de développement. De sa qualité dépendra une bonne partie du succès d’Ouya auprès des développeurs et des joueurs chevronnés. © Ouya
Cette architecture matérielle est ouverte aux hackers qui pourront, s'ils le souhaitent, modifier la configuration à loisir afin de créer leurs propres périphériques de jeu et les connecter via USB ou BluetoothBluetooth. Ouya explique avoir apporté un soin tout particulier à la création de la manette de jeu sans fil qu'il n'hésite pas à qualifier de « Stradivarius des manettes ». Elle est équipée de 8 boutons commandant des actions, de 2 sticks analogiquesanalogiques (joysticksjoysticks analogiques miniatures), d'un pavé directionnel et tactile. Tout a été pensé pour que les créateurs puissent exploiter le maximum de fonctionnalités dans leurs jeux vidéojeux vidéo.
Déjà de solides soutiens pour Ouya
La qualité de cette manette sera l'un des éléments clés pour attirer des créateurs de renom. Car Ouya fait le pari de remotiver les développeurs de jeux vidéo qui sont nombreux à avoir jeté leur dévolu sur les plateformes mobilesmobiles nettement moins contraignantes (une étude d'Asymco classe iOSiOS comme la 3e plateforme de jeux vidéo toutes catégories confondues).
« Le marché de la console repousse les développeurs. Nous avons connu une fuite de cerveaux : certains des meilleurs et des plus créatifs se sont concentrés sur les jeux pour mobiles et les jeux sociaux parce que ces plateformes sont plus attrayantes pour les développeurs. Et ceux qui continuent à développer des jeux pour consoles ne peuvent pas exprimer leur créativité comme ils l'entendent », explique-t-on chez Ouya. Pour le catalogue de jeux, le modèle économique stipule que tous les contenus doivent être gratuits, ou comporter au moins une démonstration gratuite, afin que les joueurs puissent essayer avant d'acheter. Les développeurs gagneront leur vie en proposant du contenu additionnel ou un accès à la version complète d'un titre via du micropaiement. Ils seront libres de fixer leurs prix et percevront 70 % des revenus. Comme Ouya repose sur Android, n'importe quel jeu (ou applicationapplication) existant peut être adapté. La console est livrée avec un kit de développement (SDK) gratuit, signifiant que tout un chacun peut se lancer dans la création. Car l'objectif est avant tout de susciter le développement de contenus inédits.
Deux grands noms de l'industrie du jeu vidéo, Square Enix et Namco Bandai, ont confirmé leur intention de sortir des jeux pour la console Ouya. D'autres studios (dont Robotoki, Cliffhanger, Rapture Games Studios, InXile, Owlchemy Labs, Semi Secret, Storm8, Spry Fox, Madfinger Games, Trendy Entertainment) sont aussi de la partie. Ouya a également passé des accords avec le service de jeux vidéo en streamingstreaming OnLive, mais également avec Vevo (clips vidéo), XBMC (lecteur multimédia open sourceopen source) et TuneIn (70.000 stations de radio issues de 207 pays).
Déjà de solidessolides références pour cette console qui pourrait bien venir jouer les trublions en 2013, année où la nouvelle XBox de Microsoft et la PlayStation 4 de Sony devraient être dévoilées...