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Dans cette autre illustration tirée d'une des publications des chercheurs, le mouvement des yeux lors de la lecture de quelques lignes a été enregistré. Les données de durée, de position, de saccade, d'amplitude, de vélocité sont analysées par l'algorithme pour identifier un individu. © Université San Marcos/Texas
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À l'université San Marcos de l'État du Texas aux États-Unis, l'équipe dirigée par Oleg Komogortsev travaille au développement d'une technologie de biométrie basée sur les mouvements oculaires.
Selon eux, pour lire ou observer une image, les déplacements des yeuxyeux de chaque individu seraient aussi uniques qu'un irisiris. Car les systèmes de détection biométrique ne sont pas fiables à 100 %. Il est possible de les tromper en portant une lentillelentille cornéennecornéenne semblable à un iris ou en plaçant une photo haute définition de celui-ci devant le détecteur, il est en revanche impossible d'imiter les saccades oculairesoculaires d'une autre personne.
Pour Oleg Komogortesev, ce système pourrait être exploité pour remplacer les mots de passe afin de déverrouiller une cession sur un ordinateur, ou compléter les systèmes d'identification existants par reconnaissance de l'iris ou par empreinte digitaleempreinte digitale.
La biométrie oculaire pour remplacer les mots de passe
Par exemple pour ouvrir une session, les yeux devraient observer une image à l'écran en regardant consécutivement plusieurs éléments. Même si deux personnes réalisent exactement le même parcours avec les yeux sur la photo, il y a suffisamment de différences pour identifier la bonne personne. « Pour le moment nous n'en sommes qu'aux débuts, mais nous avons déjà publié six articles scientifiques descriptifs de nos recherches. Il faudra encore quelques années pour que ce genre d'applicationapplication soit commercialisée » a avoué à Futura-Sciences, Oleg Komogortsev.
Le comportement du mouvement oculaire contient la signature biométrique d’un individu. Sur ce graphique tiré d’une publication de Corey Holland et Oleg Komogortsev, deux des chercheurs travaillant sur le sujet, on peut voir que lorsque les yeux sont en mouvement, ils alternent des périodes de fixation avec d’autres de saccades. Ces dernières sont uniques d’une personne à une autre. © Université San Marcos/Texas
« Même si le procédé n'est pas encore véritablement opérationnel, lors des expérimentations nous parvenons à un taux d'erreur de 32 % pour les mouvementsmouvements oculaires sur un matériel bon marché coûtant un peu plus de 15 euros. Avec un véritable équipement professionnel valant plusieurs milliers d'euros, le taux descend à 18 % », nous a précisé le chercheur. Il souligne que si l'évolution des recherches est encourageante, son équipe n'en est qu'à ses balbutiements et cela nécessitera encore des années de travail avant de pouvoir mettre en œuvre ce projet à des fins commerciales.
Il faut noter que l'analyse des mouvements des yeux comme outil biométrique est également employée en recherche médicale. Elle permettrait, en effet, de détecter la maladie de Parkinson, mais aussi le déficit de l'attention, ou encore du syndromesyndrome d'alcoolisation fœtale.