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Détecter les épidémiesépidémies de maladies infectieuses avant qu'elles ne se généralisent en utilisant des drones : voici l'idée, de prime abord étonnante, portée par MicrosoftMicrosoft Research. Le géant nord-américain vient de lancer un programme nommé Project Premonition qui vise à combiner la capture de moustiquesmoustiques à l'aide de drones, la biologie moléculairebiologie moléculaire et l'analyse de données via du cloud computing. « Le moustique est l'animal le plus dangereux de la planète car il transporte énormément de pathogènespathogènes », estime Ethan Jackson, le chercheur qui dirige le projet Premonition.
L'idée est d'aller capturer ces insectesinsectes directement dans leur environnement et en grande quantité afin de pouvoir analyser les pathogènes qu'ils transportent. Pour cela, l'équipe de Microsoft Research travaille sur un piège à moustiques robotisé qui sera installé sur un drone autonome ainsi que sur la plateforme informatique et logicielle qui sera nécessaire pour traiter les données.
Comme l'expliquent les chercheurs du projet Premonition, les maladies infectieuses émergentes ont deux sources : les pathogènes non identifiés et les pathogènes connus dont l'incidenceincidence peut augmenter, ressurgir ou dont la portée peut s'étendre. C'est le cas actuellement du virus Ebola, du Chikungunya, de la DengueDengue, du syndrome respiratoire aigu sévèresyndrome respiratoire aigu sévère (SARS) ou encore du coronaviruscoronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoVMERS-CoV).
En mars dernier, l’équipe du projet Premonition a mené une étude de faisabilité à Grenade (Espagne). Elle estime qu’il faudra environ cinq ans pour que son système de capture et d’analyse des moustiques soit opérationnel. © Microsoft Research
Raccourcir le délai d’analyse des pathogènes
Les systèmes actuels de surveillance des pathogènes sont confrontés à trois difficultés majeures. D'abord, 60 à 75 % des épidémies de maladies infectieuses émergentes sont causées par des pathogènes présents dans les populations animales qui sont difficiles à surveiller. Ensuite, beaucoup de ces maladies sont provoquées par des pathogènes jusqu'alors inconnus, comme par exemple le virus de Bourbon, le MERS-CoV ou encore le virus HRTV. Pour finir, les déplacements des populations humaines et les changements climatiqueschangements climatiques multiplient les foyers où ces maladies peuvent émerger. « Il faut en moyenne deux semaines pour détecter qu'une maladie s'est transmise à une population humaine et commence à se propager », explique Ethan Jackson.
L'objectif est de surveiller les agents infectieux qui circulent sur la planète et de suivre leurs mouvementsmouvements afin de pouvoir intervenir avant qu'ils ne touchent les populations humaines. Avec ses drones, Microsoft veut proposer une solution déployable à grande échelle et à bas coût. Cela suppose aussi de pouvoir analyser les moustiques capturés et de séquencer les virus qu'ils transportent pour ensuite les traiter informatiquement afin de séparer les virus connus des virus encore inconnus.
L'analyse de cette très grande quantité de séquences va nécessiter une puissance de calcul conséquente et de nouveaux algorithmes sur lesquels travaille l'équipe de Microsoft Research. Il s'agira notamment de développer la partie logicielle pour, d'une part, se servir de l'apprentissage automatique et de la vision par ordinateur afin de doter les drones de l'autonomie nécessaire à ces missions et, d'autre part, utiliser la génomiquegénomique et le cloud computing afin de traiter plus efficacement la quantité de données obtenues. Une étude de faisabilité a été réalisée en mars dernier à GrenadeGrenade, en Espagne. L'équipe du projet Premonition s'est fixé comme objectif d'avoir mis au point un système complet combinant des drones et une plateforme d'analyse d'ici cinq ans.