Le 19 juillet 2013, Cassini et Messenger prenaient des images du Système Terre-Lune, respectivement à environ 1,5 milliard et 98 millions de kilomètres de la Terre. Ces images font penser à la célèbre photographie prise en 1990 par Voyager 1, Pale Blue Dot. Les nouveaux clichés renouvellent la vision que l'humanité peut se faire de sa place dans le cosmos observable.

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    Lorsque l'on voit les images mises en ligne ces derniers jours par la Nasa et prises le 19 juillet 2013 par Cassini autour de JupiterJupiter et MessengerMessenger autour de Mercure, on ne peut s'empêcher de penser à Carl Sagan. Vient en effet à l'esprit Pale Blue Dot (« un point bleu pâle » en français), une célèbre photographiephotographie de la planète Terre prise par la sonde Voyager 1Voyager 1 le 14 février 1990, et surtout une tout aussi célèbre vidéo et un livre de Carl SaganCarl Sagan incitant à réfléchir sur la place de l'Homme dans le cosmoscosmos.

    La photographie que Voyager 1 avait envoyée à la Terre la montrait telle qu'elle apparaissait à 6,4 milliards de kilomètres (soit plus de 42 UAUA) de distance, c'est-à-dire juste « un point bleu pâle », presque perdu dans la lueur du Soleil. Celles sur lesquelles l'humanité peut méditer aujourd'hui sont similaires. Elles montrent la Terre et la Lune vues comme un seul point au large des anneaux de Saturne, et deux points distincts aux abords de Mercure. La première a été prise par la sonde Cassini à environ 1,5 milliard de kilomètres de la Terre le 19 juillet 2013, et la seconde montre le système Terre-Lune, mais résolu cette fois-ci, le même jour et sur une image prise par la sonde Messenger, à 98 millions de kilomètres de notre planète.

    À gauche, l'image non résolue du système Terre-Lune réalisée par Cassini, et à droite, celle résolue prise par Messenger. Cassini a pu prendre cette image parce que le soleil était temporairement derrière Saturne. Sur l'image de Messenger, la Terre et la Lune mesurent chacune moins d’un pixel en réalité, mais semblent très grandes parce qu'elles sont surexposées. Une longue exposition est nécessaire pour capter autant de lumière que possible à partir d'objets potentiellement peu lumineux. Par conséquent, les objets dans le champ de vision deviennent saturés, et apparaissent artificiellement grands. © Nasa, JPL-Caltech, <em>Space Science Institute</em>, <em>Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory</em>, <em>Carnegie Institution of Washington</em>

    À gauche, l'image non résolue du système Terre-Lune réalisée par Cassini, et à droite, celle résolue prise par Messenger. Cassini a pu prendre cette image parce que le soleil était temporairement derrière Saturne. Sur l'image de Messenger, la Terre et la Lune mesurent chacune moins d’un pixel en réalité, mais semblent très grandes parce qu'elles sont surexposées. Une longue exposition est nécessaire pour capter autant de lumière que possible à partir d'objets potentiellement peu lumineux. Par conséquent, les objets dans le champ de vision deviennent saturés, et apparaissent artificiellement grands. © Nasa, JPL-Caltech, Space Science Institute, Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory, Carnegie Institution of Washington

    La Terre, un point bleu pâle qui est notre maison dans le cosmos

    « L'image de Cassini nous rappelle combien notre planète est minuscule dans l'immensité de l'espace, et elle témoigne aussi de l'ingéniosité des habitants de cette petite planètepetite planète qui ont envoyé un engin spatial robotisé si loin de leur maison pour étudier Saturne et prendre une photo de la Terre », a déclaré Linda Spilker. Et la responsable scientifique de la mission Cassini au JPLJPL ajoute que « nous ne pouvons pas voir les continents individuellement ou des personnes dans ce portrait de la Terre, mais ce point bleu pâle est un résumé succinct de ce que nous étions le 19 juillet 2013 ».

    Quant à Sean Solomon du Lamont-Doherty Earth Observatory, responsable scientifique de la mission Messenger, les images prises par la sonde non loin de Mercure et par Cassini autour de Saturne lui inspirent cette réflexion : « Parce que Mercure et Saturne sont différents résultats de la formation et de l'évolution des planètes, ces deux images mettent également en évidence ce qui est spécial à propos de la Terre. Il n'y a pas d'endroit similaire à notre maison. »