Pour la première fois, on peut distinguer sur les images prises par la sonde spatiale Cassini lors de son 104e survol de Titan, le Soleil se refléter sur la surface d'un lac de méthane et d’éthane liquide de ce satellite de Saturne. Tout près de là, des dépôts témoignent d’une récente évaporation.

au sommaire

  • À lire aussi

On connaissait déjà des photographies de l'éclat du Soleil capturées par Cassini lors de l'un de ses survols de Titan, de même que, indépendamment, on a vu ses étendues d'hydrocarbures. À présent, on peut distinguer les deux réunis pour la première fois.

Titan (5.149 km de diamètre) est le deuxième plus grand satellite naturel du Système solaire et la plus grande lune gravitant autour de Saturne. Pour les chercheurs, son cycle de méthane observé depuis plusieurs années évoque celui de l'eau sur notre planète bleue. C'est un monde étrange et glacial (sa température moyenne est de - 180 °C), enveloppé d'une atmosphère épaisse et opaque, aussi est-il impossible d'explorer sa surface dans le visible. Heureusement, on apprend à mieux le connaître grâce aux instruments qu'embarque la sonde spatiale américano-européenne (Esa et Nasa) laquelle, l'a d'ores et déjà survolé 106 fois depuis son arrivée voici 10 ans.

Capturée le 21 août 2014, lors du 104e survol de Cassini, par sa caméra Vims (Visual and Infrared Mapping Spectrometer) dans des longueurs d'onde infrarouge -- 5, 2 et 1,3 micron --, cette image composite en fausses couleurs nous dévoile un merveilleux reflet du Soleil sur la surface de Kraken Mare, la plus grande mer d’hydrocarbures de Titan. On notera également, au sud de cette région, un délicat liseré lumineux. Il s'agit vraisemblablement de dépôts laissés après l'évaporation récente du méthane et de l'éthane. Par ailleurs, on retrouve du méthane liquide concentré dans une masse nuageuse qui surplombe la petite mer voisine de Ligeia (Ligeia Mare) et le réseau qui les relie, peut-être sur le point de se déverser...