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Dans un petit peu moins d'un mois, le 14 juillet, PlutonPluton deviendra la deuxième planète naine du Système solaire jamais visitée par une sonde spatiale. Découverte en 1930, celle qui fut longtemps considérée comme la neuvième planète va enfin nous dévoiler son vrai visage. Partie de la Terre en 2006, New HorizonsNew Horizons n'est plus qu'à 34 millions de kilomètres de la première étape de son exploration, au-delà de l'orbite de NeptuneNeptune.
En attendant les survolssurvols inédits des divers objets de ce système complexe (notamment le système Pluton-Charon et quatre autres petits satellites naturels découverts ces dernières années), une nouvelle série d'images prises entre le 29 mai et le 2 juin à quelque 55-50 millions de kilomètres, montre aux astronomesastronomes avec un niveau de détails inégalé des structures hétérogènes qui caractérisent la surface de la planète naine. Les images brutes acquises avec le télescope embarqué Lorri (Long Range Reconnaissance Imager) ont été traitées par déconvolution, ce qui explique le niveau de détails.
La nature des structures reste encore inconnue. Pour en savoir plus, il faudra patienter début juillet que les premières études spectroscopiques soient effectuées. Toutefois, une étendue claire remarquée depuis avril suggère l'existence d'une calotte polaire.
Rotation de Pluton recréée à partir des images acquises entre le 28 mai et le 2 juin par la sonde spatiale New Horizons. On aperçoit dans le champ, son satellite-compagnon Charon. Puisque le barycentre est situé hors de Pluton, on peut considérer les deux astres comme un système binaire (Charon vaut un huitième de la masse de Pluton). © Nasa, JHUAPL, SRI
Un surface complexe à la luminosité très contrastée
À propos de ces images publiées sur le site du JHUAPL de la mission, son directeur scientifique Alan Stern explique que, même sur les plus récentes réalisées à environ 48 millions de kilomètres, on peut voir « une surface de plus en plus complexe avec des preuves très claires de discrètes régions équatoriales brillantes et sombres, dont certaines montrent des variations de luminositéluminosité ». Il ajoute : « Nous pouvons aussi voir que les faces de Pluton sont différentes et que son hémisphère nordhémisphère nord affiche de substantiels terrains sombres tandis que les régions les plus brillantes et sombres sont au sud de -- ou sur -- son équateuréquateur. » Les chercheurs précisent que l'aspect non-sphérique de Pluton (la planète naine serait plutôt une sphère presque parfaite) est dû à la technique de traitement des données associée aux grandes variations de la luminosité de sa surface.
Ces données confortent les observations de taches contrastées faites par le passé depuis la banlieue terrestre avec le télescope spatialtélescope spatial Hubble et aussi ces derniers mois, lors de l'approche du vaisseau. « Maintenant, nous voulons commencer à en savoir plus sur ce que ces surfaces variées peuvent être et ce qui les a causées », lance le chercheur du Southwest Research Institute (Boulder, Colorado). Une impatience partagée qui sera bientôt récompensée. Distant actuellement de 2,9 milliards de kilomètres de la Terre (environ 4 h 23 lumière), New Horizons file vers Pluton à une vitessevitesse moyenne relative au SoleilSoleil de 14,5 km/s. La sonde semble en bonne santé, selon les derniers rapports techniques de la mission.