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Le 14 juillet 2015, New HorizonsNew Horizons, après avoir traversé une partie du Système solaire jusqu'à la ceinture de Kuiper, à environ cinq milliards de kilomètres de la Terre (9 ans et demi de voyage), n'a pas ausculté que Pluton à l'occasion de sa visite historique. La sonde en a bien sûr profité pour tirer le portrait de CharonCharon, son grand compagnon et aussi les autres petites lunes. Deux fois plus petit (1.214 km) que la célèbre planète naine, il détient le titre du plus gros satellite naturel relativement au corps qu'il accompagne. D'ailleurs, l'ensemble est considéré comme un système binairesystème binaire.
On a déjà vu quelques images de Charon, prises quelques heures avant et après le rendez-vous du 14 juillet, mais celles transmises le 21 septembre par la sonde spatiale -- actuellement distante de près de 100 millions de km de PlutonPluton (New Horizons est en route vers sa prochaine cible qu'elle devrait atteindre en 2019) -- dévoilent un monde aussi surprenant que son voisin avec plus de détails qu'auparavant. D'autres photos, en plus haute résolutionrésolution, seront téléchargées au cours des prochaines semaines.
Un océan interne a-t-il gelé un jour ?
Ceux qui s'attendaient à voir un astre monotone découvrent a contrario un corps tout cabossé dont la surface témoigne d'un histoire géologique complexe et relativement récente. L'une des premières choses qui frappe en devisant ce sphéroïde synchronisé avec Pluton, est ce long, large et profond canyon qui semble en faire le tour juste au-dessus de son équateuréquateur. Nommé Serinity Chasma, il se prolonge avec Macross Chasma (à gauche). Le réseau long de quelque 1.800 km est quatre fois plus important que notre Grand Canyon terrestre et rappelle la grande balafre de Mars, Valles Marineris. C'est une énorme fracture qui semble diviser en deux la croûtecroûte de Charon.
Une autre caractéristique intrigante est la différence d'aspect entre les deux hémisphères, séparés par ce canyon. Baptisée Vulcain Planum (les noms des reliefs de Charon ont été inspirés par des œuvres de science-fiction), la moitié sud présente davantage de petits cratères d'impact. Son apparence plus douce et lisse suggère un resurfaçage relativement récent. Certains chercheurs songent à l'œuvre d'un cryovolcanisme. « L'équipe discute de la possibilité qu'un océan interne ait pu gelé il y a longtemps, confie Paul Schenk de la Lunar and Planetary Institute et membre de la mission. Le changement de volumevolume qui en a résulté a pu conduire Charon à se fissurer, et permis à une lavelave à base d'eau d'atteindre la surface à ce moment-là. »
Ces deux mondes des confins du Système solaire ont vraiment beaucoup de choses à nous dire. Merci à cette mission qui nous ouvre de « nouveaux horizons ».