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L'exploration de Mars fait rêver les amateurs de science-fiction depuis longtemps. Nourries par les romans d'Arthur Clarke ou de Ray Bradbury, plusieurs sont prêts à embarquer dans le projet de colonisation de la Planète rouge baptisé Mars One. Mais pour que ce projet réussisse, il faudrait que les colons puissent produire leur nourriture sur place. Cela n'a rien d'évident. Dans l'idéal pour qu'une base martienne soit vraiment autosuffisante et offre des conditions psychologiques permettant à des colons permanents de vivre sur Mars et de l'explorer, il faudrait probablement construire sur place l'équivalent de Biosphère 2.
Pour la production de la nourriture, l'écologiste Wieger Wamelink de l'université Wageningen cherche une solution à ce problème en tentant de faire pousser des plantes dans un sol martien reconstitué sur Terre. C'est la Nasa qui a fourni la recette de ce sol à partir de ce que l'on sait de sa composition sur Mars. Le rover Curiosity a ainsi montré que ce sol ressemblait beaucoup à celui provenant de l'altération des basaltesbasaltes à Hawaï. Il a donc servi de base à la fabrication d'un sol martien artificiel.
Wieger Wamelink conduit des expériences pour comparer la fertilité des sols martiens, lunaires et terrestre. Avec suffisamment de lumière, des plantes terrestres ne devraient pas avoir de problème pour se développer dans les sables martiens sous serres. © Wieger Wamelink, YouTube
La gravité martienne et les plantes terrestres
Wamelink a conduit des tests pendant 50 jours avec 14 variétés de plantes dans ce sol martien artificiel. « Je m'attendais à ce que le processus de germination s'effectue sans problème, mais je pensais que les plantes mourraient en raison d'un manque de nutrimentsnutriments » explique le chercheur. Cependant, l'analyse du sol martien avait montré qu'il contient plus de nutriments que prévu. En plus du phosphore et des oxydes de fer, on y trouve de l'azote, un nutriment essentielnutriment essentiel pour les plantes. La croissance des plantes n'a finalement pas posé de problème et certaines ont même fleuri.
Le botanistebotaniste ne cache pas malgré tout que faire pousser des plantes sur Mars ne va pas de soi. La faible gravitégravité de la planète pose des problèmes que l'on n'imaginerait pas naïvement. Cette faible gravité modifie les échanges de gaz carboniquegaz carbonique et d'oxygèneoxygène des plantes ainsi que les transferts d'eau. Il en résulte que les plantes doivent croître plus lentement et perdre moins d'eau par évaporation. Bien sûr, il y a aussi le problème de l'ensoleillement qui est bien plus faible que sur Terre. On peut le résoudre en utilisant des lampes LedLed alimentées par des panneaux solaires.
Mais Wamelink est confiant. Pour lui, d'ici dix ans, les membres de son université, parmi lesquels figure son collègue Leo Marcelis, l'un des conseillers du projet Mars One, auront développé un système complet permettant de faire pousser des fruits et des légumes sur Mars.