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Mise à jour du 15 mars
Cris de joie à 22 h 30 (en heure française), dans la salle de contrôle de l'Esa, à Darmstadt, en Allemagne. La sonde de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne a émis un message vers la Terre qui indiquait la séparationséparation d'avec le dernier étage du lanceur Proton-M, décollé de BaïkonourBaïkonour dix heures plus tôt. Après plusieurs tours de la Terre, l'engin a acquis la bonne vitesse et a été lâché sur sa trajectoire. Les lois de la gravitation ont désormais pris le relais. L'orbiteur TGOorbiteur TGO et l'atterrisseur Schiaparelli sont en route vers Mars, pour un long voyage de sept mois.
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La route d’Exomars 2016 entre la Terre (en bleu) et Mars (en rouge). Le lanceur a injecté la sonde sur sa trajectoire, qu’elle suivra passivement jusqu’à rattraper Mars. TGO pourra alors se mettre en orbite tandis que la capsule Schiaparelli s’enfoncera dans l’atmosphère pour déposer l’atterrisseur. Le nombre en haut à droite indique la distance entre la sonde et Mars en ligne droite. En fait, l'engin spatial devra parcourir 496 millions de kilomètres. Pour se rendre vers Pluton, la sonde New Horizons, de la Nasa, avait suivi une route directe, mais, de ce fait, elle n’a pu que croiser la trajectoire de la planète, et l’observer durant 24 heures, sans pouvoir se mettre en orbite autour d’elle. Avec une route analogue à celle d'ExoMars, New Horizows aurait pu le faire mais le voyage aurait duré 45 ans au lieu de 9,5… © Esa, YouTube
Dix heures d'attente
L'orbiteur TGO et la capsule Schiaparelli de la mission ExoMars 2016 ont décollé avec succès ce matin à bord d'un lanceur russe Proton-M. Le tir a été réalisé à 10 h 31 (heure de France métropolitaine) depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.
Cependant, le succès du lancement n'est pas encore assuré. Ce n'est en effet que ce soir, à 22 h 34, que l'on saura si la sonde s'est bien inscrite sur la trajectoire prévue vers Mars, avec une direction et une vitesse correctes. Jusque-là, c'est le calme plat à l'Esoc, le centre de contrôle de l’Esa, situé à Darmstadt, en Allemagne. Pas de congratulations prématurées, pas de communiqué de presse. On attend...
Pourquoi plus de dix heures avant de crier victoire ? Parce que c'est actuellement le lanceur Proton qui fait tout le travail, capable de réaliser une mise à poste directe grâce à son étage supérieur réallumable Breeze-M (ou Briz-M). Une capacité que n'a pas Ariane 5Ariane 5, conçue pour envoyer des satellites sur une orbite de transfert - son étage supérieur, en effet, n'est pas réallumable. Ariane 6Ariane 6, en revanche, sera capable d'une manœuvre de ce genre.
Salle de contrôle de l'Esa, à Darmstadt, le 14 mars 2016. En haut à 15 h 30 (heure française) : l'heure est à l'attente. En bas, cris de joie à 22 h 30 : sur l'écran apparaît le signal venu de la sonde indiquant que la séparation a réussi. © Rémy Decourt
Quatre allumages successifs pour lancer ExoMars
Le succès du lancement d’ExoMars 2016 repose donc sur le bon fonctionnement de cet étage supérieur Breeze. Or, le lanceur Proton a connu plusieurs déboires entre 2012 et 2015 et cet étage a été mis en cause dans deux échecs survenus en 2012. Pour le lancement d'ExoMars 2016ExoMars 2016, l'étage Breeze-M doit s'allumer à quatre reprises : à 10 h 42, 12 h 09, 14 h 23 et 20 h 47. Il s'est correctement séparé du lanceur, sur une trajectoire balistique suborbitale, 9 minutes et 42 secondes après le décollage du Proton. L'Agence spatiale européenne (Esa) a ensuite confirmé les trois premiers allumages. Donc, pour l'instant, tout va bien. Les allumages successifs l'ont accéléré et l'engin tourne actuellement autour de la Terre. Durant ce périple, deux stations au sol suivent sa trajectoire mais la sonde elle-même ne peut pas communiquer par radio.
Ce n'est qu'à 21 h 13 qu'elle se séparera du dernier étage de son lanceur, lorsque la vitesse sera suffisante. Elle se trouvera alors à environ 5.000 kilomètres de la Terre. Elle n'aura plus qu'à parcourir quelque 496 millions de kilomètres... À 22 h 29, l'Esoc devrait acquérir les premiers signaux de la sonde qui renseigneront les contrôleurs au sol sur son état de santé. Deux minutes plus tard, Jan Wörner, le directeur général de l'Esa et Igor Komarov, directeur général de Roscosmos depuis le centre de contrôle de Roscomos (le TsUP), situé à Moscou, officialiseront le succès (ou l'échec) du lancement de la sonde et son départ à destination de Mars qu'elle atteindra le 19 octobre prochain.