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L'environnement et le Centre spatial guyanais sont deux atouts de la Guyane, de sorte qu'il est nécessaire de concilier le développement économique de cette industrie du lancement avec la préservation d’une biodiversité étonnamment riche dans cette partie du monde. Si les questions environnementales n'étaient pas une priorité au moment du premier lancement, le 9 avril 1968 avec la fuséefusée Véronique, elles sont aujourd'hui au centre de toutes les décisions liées au développement du site.
Comme nous l'explique Sabrina Jean-Louis, ingénieur environnementingénieur environnement au sein du Service Environnement et SauvegardeSauvegarde sol de la Sous-Direction de la Sécurité et de la Protection du Cnes, le « contrôle d'accèscontrôle d'accès et la nécessité de protéger le site ont beaucoup fait pour cette biodiversitébiodiversité qui du même coup s'est renforcée ». À ces mesures liées à la sécurité s'ajoutent d'autres qui ont également contribué à préserver cette richesse environnementale comme l'interdiction du port d'armes, l'interdiction de prélever les animaux et les végétaux, et la convention qui lie le Cnes/CSG et l'ONF depuis 1966 qui « permet à l'ONF de réaliser notamment la surveillance et l'administration du domaine forestier » de la base spatiale.
Un fourmilier vu à proximité du sentier Ebène et un groupe d'aras perchés en haut de la forêt. © Rémy Decourt (aras) et Cnes (fourmilier)
La faune et la flore mises en valeur
Résultats, plusieurs zones du CSG ont été classées ZnieffZnieff (Zones naturelles d'intérêt écologique, floristique et faunistique). « Du fait de la présence d'une grande diversité d'habitats », le CSG abrite de nombreuses espècesespèces présentes en Guyane. Il n'est donc pas rare de voir déambuler à l'intérieur de l'enceinte du Centre spatial guyanais des jaguarsjaguars, des troupeaux de cochons sauvages, « dont un de quelque 80 têtes » et de nombreux autres animaux, comme des tamanoirs (un fourmilier géantfourmilier géant) ou le cabiai (capybaracapybara), le plus gros rongeurrongeur du monde.
Le Cnes/CSG a mis en œuvre une démarche de valorisation de son milieu naturel. Pas de zoo à ciel ouvert, mais deux petits sentiers pédagogiques qui serpentent dans la savane et s'enfoncent légèrement dans la forêt tropicaleforêt tropicale. Sous la responsabilité de l'équipe Environnement dont Sabrina Jean-Louis fait partie, ces sentiers longs de quelques centaines de mètres « font découvrir une grande partie de la richesse de la flore du site ». Le promeneur pourra se familiariser avec une très « grande variété d'essences et même se trouver neznez à nez avec des fleurs carnivorescarnivores comme la drosera » (s'il se penche beaucoup, NDLRNDLR) !
La rencontre avec des animaux et des oiseaux n'est pas garantie, « elle est même très rare » souligne Sabrina Jean-Louis qui tient à nous rappeler « que ces animaux sont présents à l'état sauvage et que nous avons bien plus de chance de les entendre que de les voir ».
Depuis le sentier Ebène, la savane du Centre spatial guyanais avec, en bas à gauche des droseras (plantes carnivores) et, à droite, des roches qui proviennent du socle granitique et constituent une savane rocheuse juste avant le bosquet forestier. © Rémy Decourt
Ainsi, le sentier Ébène, long de 800 mètres est bordé, entre autres, de « lianes de vanille, de balourou, de l'arbrearbre du voyageur sud-américain ou encore de l'ébène verte, un arbre d'un mètre de diamètre et haut de 20 à 30 mètres ». Il se situe près de la station de poursuite des satellites « Diane » et à 4,5 km de la zone de lancement Ariane 5Ariane 5. Le deuxième sentier est plus petit. Long de 400 mètres, il a été baptisé « Clusia du nom d'un arbre qui peut atteindre jusqu'à 10 mètres de hauteur ». Constamment entretenus, « ces sentiers devraient un jour être allongés et, à plus long terme, reliés entre eux ».
Ces sentiers ne sont pas réservés aux seuls employés du Centre spatial guyanais. Tout comme il est possible de visiter le site et d'assister à des lancements (sous certaines conditions), le grand public peut également les parcourir. Tout au long de l'année, ces sentiers accueillent des enfants des écoles environnantes. Les visites se font avec un guide de l'Office National des Forêts. Ainsi, en 2012 et 2013, quelque 600 personnes se sont rendues sur ces deux sites.