Blue Origin, la société de Jeff Bezos, est parvenue à faire atterrir sans encombre son New Shepard, ralenti par ses rétrofusées après un saut de puce dans l'espace. Dans la course aux lanceurs réutilisables, elle rejoint ainsi SpaceX, laquelle conserve tout de même une bonne longueur d'avance.

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    Moins de sept mois après le premier vol d’essai du New Shepard, Blue Origin vient de faire beaucoup mieux. Lors de la précédente tentative, le véhicule suborbitalsuborbital s'était écrasé au sol à la suite d'un problème technique, mais, cette fois,l'étage propulsif est retourné se poser au sol sans encombre après avoir atteint 100,5 kilomètres d'altitude, soit la frontière internationalement reconnue de l'espace. Quant à la capsule qu'il portait (le prototype d'un module habitable), elle est revenue se poser sous parachuteparachute, comme lors de son essai précédent.

    Cet atterrissage à la verticale est évidemment un bel exploit technique, d'autant plus que le véhicule a été confronté en haute altitude à des ventsvents d'environ 200 km/h. Pour ce vol, le New Shepard a développé une poussée d'environ 50 tonnes et atteint la vitesse maximale de mach 3,72.

    L'exploit n'est pas mince pour la société de Jeff BezosJeff Bezos, qui ne cache pas ses ambitions dans le domaine de la réutilisabilité des moteurs. Mais ce vol ne peut toutefois être comparé aux tentatives de récupération de l'étage principal du Falcon 9 de SpaceXSpaceX. Les différences entre les deux engins sont nombreuses. Celui de SpaceX est plus grand, plus lourd et, surtout, sa récupération intervient après une mission de mise en orbite de sa charge utile, ce qui induit de très fortes contraintes mécaniques, de contrôle d'attitude, alors que New Shepard se contente de monter et descendre dans la configuration qui lui est la plus favorable.

    Schéma d’un vol suborbital du lanceur New Shepard. Le moteur est allumé pour le lancement (<em>Launch</em>). Après la séparation, la capsule est lancée sur un vol libre parabolique (<em>Capsule free flight</em>) et atterrit sous parachutes (<em>Capsule landing</em>). De son côté, l’étage propulsif (<em>booster</em>) déploie ses aérofreins (<em>Drag brakes deploy</em>) et réallume le moteur (<em>engine relights</em>) pour se poser (<em>Booster landing</em>). © Blue Origin

    Schéma d’un vol suborbital du lanceur New Shepard. Le moteur est allumé pour le lancement (Launch). Après la séparation, la capsule est lancée sur un vol libre parabolique (Capsule free flight) et atterrit sous parachutes (Capsule landing). De son côté, l’étage propulsif (booster) déploie ses aérofreins (Drag brakes deploy) et réallume le moteur (engine relights) pour se poser (Booster landing). © Blue Origin

    Vols touristiques et moteurs réutilisables

    Le New Shepard est conçu pour transporter de trois à six astronautes. ll vise autant le marché du tourisme spatialtourisme spatial que celui du lancement de petites charges utiles scientifiques. Il se compose d'une capsule et d'un lanceurlanceur à un seul étage (le « module propulsif ») équipé du moteur BE-3, fonctionnant à l'hydrogènehydrogène et l'oxygèneoxygène liquidesliquides et délivrant une poussée d'environ 55 tonnes. L'étage comme la capsule sont réutilisables.

    En parallèle, Blue Origin poursuit le développement du moteur BE-4 à oxygène liquide et gaz naturel liquéfiégaz naturel liquéfié (GNL) qui produira une poussée quatre fois supérieure à celle du BE-3 (275 tonnes). En développement depuis 2012, le BE-4 sera testé à partir de 2016. Ce moteur est proposé à United Launch Alliance (ULA) pour son futur lanceur Vulcan destiné à remplacer les modèles actuels. Il est en compétition avec l'AR-1 d'Aerojet Rocketdyne pour propulser l'étage principal du VulcanVulcan. La décision sera connue en 2016.