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Capricieuse et résolument imprévisible, la comète Ison entretient le suspense quant à sa « survie » à l'approche du brasier solaire, qu'elle va littéralement frôler dans quelques heures. Le compte à rebours final a commencé. Si elle emprunte la trajectoire précise calculée par les astronomesastronomes après sa découverte en septembre 2012, elle effleura le Soleil entre 18 h 00 et 21 h 00 TU ce jeudi 28 novembre, à environ 1,2 million de kilomètres de distance.
Tout peut encore arriver, préviennent les spécialistes. La comète Ison peut se désintégrer ultérieurement ou, pour notre plus grande joie à tous, résister aux tourments infligés par sa grande proximité avec notre étoile.
L'observatoire spatial Soho, avec son coronographe qui occulte le Soleil, a permis de voir la comète Ison jusque très près du Soleil. Ces images ont été enregistrées entre le 26 et le 27 novembre. © Nasa
Frayeurs pour la comète Ison à l’approche du Soleil
À présent entrée dans le champ visuelchamp visuel des principaux satellites d'observation solaire, Ison a donné quelques sueurs froides, pour ne pas dire des frayeurs, aux astronomes quand il fut manifeste, entre le 25 et le 26 novembre, que les émissions moléculaires de son noyau avaient chuté d'un facteur 20. Quant à la queue de poussières, les émissions avaient elles aussi baissé, mais d'un facteur trois, d'après les observations menées avec le télescope Trappist (TRAnsiting Planets and PlanetesImals Small Telescope). Cela signe-t-il pour autant la fin de son noyau ?
Rappelons que d'une taille et d'une densité méconnues (vraisemblablement entre 2 et 4 km pour la première), la comète Ison se compose essentiellement de glace mélangée à des roches. En se sublimant, la glace, qui agit comme un mortiermortier, fragilise la cohésion du noyau. L'inquiétude des scientifiques grandissait à l'idée d'un épuisement des glaces et de l'effondrementeffondrement du noyau. Celle qui est annoncée depuis des mois comme la « grande comète du siècle » pourrait-elle achever son long périple en astéroïdeastéroïde résiduel vaporisé par le Soleil ? Ce serait bien sûr une grande déception pour tous ceux qui attendent de l'observer en décembre, mais pas une si mauvaise nouvelle pour la science.
Encore une fois, il est trop tôt pour se prononcer, car quelques heures plus tard, Matthew Knight et Karl Battams (CIOC, Comet Ison Observing Campaign) se montrent rassurés sur leur blog. Les données transmises par le couple de satellites Stereo A et B ont témoigné d'un regain significatif d'activité. Nul n'est en mesure de dire si la comète s'est fragmentée, mais pour les astronomes, la comète Ison ressemble à présent beaucoup -- presque trait pour trait -- à l'extraordinaire comète C/2011 W3C/2011 W3 (Lovejoy) qui avait défrayé la chronique en 2011 pour avoir, elle aussi, frôlé le Soleil et survécu contre toute attente !
La comète Ison est entrée dans le champ du coronographe Lasco C3 de Soho. Il lui reste moins de 16 millions de km à parcourir avant de frôler le Soleil le 28 novembre. © Esa, Nasa, Soho
Pour patienter avant le périhéliepérihélie dans la soirée du 28 novembre, vous pouvez suivre la progression de la comète C/2012 S1 (Ison) dans le champ des coronographescoronographes Lasco C3 et Lasco C2 de la vaillante sonde spatiale SohoSoho, ainsi que dans le champ de Stereo A et B. Peu de temps avant son rendez-vous fatidique avec le Soleil, Ison apparaîtra dans le champ des caméras de Solar Dynamics ObservatorySolar Dynamics Observatory (SDO). À suivre sur sa page spéciale.
Au moment où nous écrivons ces lignes, la comète Ison se déplace à une vitessevitesse supérieure à 130 km/s (470.000 km/h), et n'est plus qu'à 16 millions de kilomètres du Soleil, foyerfoyer central du Système solaireSystème solaire qu'elle a traversé depuis son départ, il y a environ 10.000 ans, du nuage de Oort.