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A 2.715 mètres d'altitude, dans les contrefortscontreforts des Andes chiliennes, la falaise du Cerro Pachon accueille depuis 10 ans le Gemini Sud, un observatoire né d'une coopération entre Etats-Unis, Royaume-Uni et Canada. Il dispose d'un télescope dont le miroir de 22 tonnes mesure 8,1 mètres de diamètre pour seulement 20 centimètres d'épaisseur. Un disque mince conçu pour bénéficier d'un système d'optique adaptative qui modifie rapidement le miroir et corrige les déformations d'images provoquées par la turbulence terrestre. L'air très sec du Cerro Pachon permet de conduire des études astronomiques dans les domaines du visible et de l'infrarouge.
Stéphane Guisard est un astrophotographe de renommée internationale. Il est également chef des ingénieurs à l'ESOESO, l'Observatoire Européen Austral,où il a la responsabilité de la maintenance du VLTVLT (Very Large Telescope) et de son optique adaptative. Stéphane Guisard a réalisé une très belle animation vidéo montrant le Gemini Sud en action.
Inspection du miroir primaire de 8,1 mètres du télescope Gemini avant son montage. Crédit : Geminy Observatory
« Peu de gens ont déjà vu un (très) gros télescope travailler de nuit, confie-t-il. Même les astronomesastronomes professionnels ne rentrent plus dans les coupolescoupoles des télescopes modernes, et surtout pas la nuit ... Les observations sont communément faites depuis des salles de contrôle chauffées et éloignées des instruments, parfois à des distances de plusieurs milliers de kilomètres. Dans cette vidéo faite chez mes collègues de Gemini South, vous allez découvrir le fonctionnement d'un télescope (miroir de 8 m de diamètre) et de sa coupole. Vous verrez les mouvementsmouvements du télescope, de l'instrument au foyerfoyer Cassegrain, la rotation de la coupole, l'ouverture-fermeture des volets d'aération, les mouvements du pare-LuneLune, etc. Des choses qui me semblent maintenant évidentes et me sont familières, après quinze ans passés à traîner dans ce genre d'endroit nuits et jours, mais ce n'est évidemment pas le cas de tout le monde et j'espère ainsi faire partager un peu l'ambiance qui règne dans ces grosses coupoles aux accès interdits. »
Stéphane Guisard a donc réalisé deux petits films, tournés en même temps, l'un à l'intérieur de la coupole et l'autre à l'extérieur, qui sont présentés de manière synchronisée. Il a utilisé la technique du time lapsetime lapse, un procédé qui consiste à réaliser des images (un millier dans le cas présent) à intervalles réguliers et à un rythme beaucoup plus lent que celui du visionnage, ce qui donne une vidéo en accéléré...
La bande sonore est l'œuvre de Valère Leroy : il s'agit d'un accompagnement très libre puisque le télescope et sa coupole sont en fait silencieux. Il n'y a pas de bruits en général à part quelques pompes à vide sur certains des instruments.