La sonde LRO, dans le cadre d'un programme lancé par le physicien Paul Davies, aurait mis en évidence des structures atypiques dans le cratère Tycho sur la Lune. Ces structures sont liées à une anomalie magnétique tout aussi étrange, ainsi qu'à un mascon.
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Premier avril : cet article appartient bien sûr à la noble tradition du poissonpoisson d'avril et il est un clin d'œilœil au mythique 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick et Arthur C. Clarke à l'occasion des 50 ans d'Apollo 11Apollo 11. La Nasa n'a bien sûr pas fait la découverte de TMA-1 (AMT-1 en français), c'est-à-dire la Tycho Magnetic Anomaly 1 du roman de Clarke qui signalait la présence du fameux monolithemonolithe noir déposé par une civilisation E.TT il y a des millions d'années après avoir donné un coup de pouce à l'évolution humaine. Pas d'anomalieanomalie magnétique ni de mascon associé en rapport avec des images d'un tel monolithe qui auraient été découverts via les images de LRO par des chercheurs de l'université de l'AntarctiqueAntarctique qui n'existe que sur le WWW. Le module israélien n'est pas non plus prévu pour se poser dans le cratère Tycho.
Lancée le 18 juin 2009 par un lanceur Atlas V depuis la base Cap Canaveral, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la Nasa a permis d'obtenir des images spectaculaires de la surface de la LuneLune, parfois bien plus étonnantes que les vidéos de la sonde japonaise Kaguya de la Jaxa. Équipée de plusieurs instruments dont la Lunar Reconnaissance Orbiter Camera (LROC), la sonde avait notamment pour but de dresser une carte à haute résolutionrésolution de la Lune avec une topographie à la précision inégalée. Cette carte devait aider à préparer le retour de l'Homme sur la Lune à l'horizon 2020.
Une collection des images prises par la sonde LRO. © Nasa Scientific Visualization Studio
Les résultats obtenus étaient si étonnants qu'ils ont inspiré le physicienphysicien Paul Davies, bien connu pour ses travaux sur la théorie quantique des champs appliquée aux trous noirstrous noirs et à la cosmologiecosmologie ainsi que pour ses réflexions sur la biologie quantique et son implication dans le domaine de l'exobiologie. Comme Futura l'avait expliqué dans le précédent article ci-dessous il y a quelques années, Paul Davies avait publié un article dans lequel il suggérait que le grand public pouvait être mis à contribution, dans l'esprit du programme SETISETI@home. Il s'agissait de dépouiller les massesmasses d'images fournies par LROC à la recherche de caractéristiques anormales de la surface de notre satellite pouvant laisser penser à la présence d'artefacts d'une civilisation E.T., qui aurait visité notre Système solaireSystème solaire il y a des millions d'années, probablement sous forme de super-IAIA, attirée par les biosignatures de notre Planète bleue.
Un mascon, un lunar swirl... ou ?
La tâche s'est rapidement révélée trop difficile mais depuis quelques années, grâce aux stupéfiants progrès de l'IA rendus possibles par les tout récents lauréats du Prix Turing, l'équivalent du Prix Nobel en informatique, l'examen des images de LRO a été grandement facilité et c'est la célèbre University of Antarctica qui s'est engagée dans cette aventure avec l'aide de financements d'Elon MuskElon Musk, Yuri Milner et Monsanto.
La sonde Kaguya en approche du cratère Tycho. © Jaxa
On ne connaît pas encore les résultats mais ce que l'on sait par contre, c'est que des membres de l'UANT ont contacté des membres des missions Gravity Recovery and Interior Laboratory (Grail) et Artemis : Acceleration, Reconnection, TurbulenceTurbulence and Electrodynamics of the Moon's Interaction with the Sun. Rappelons que ces deux missions ont permis des études fines du champ de gravitégravité de la Lune ainsi que de son champ magnétiquechamp magnétique, bien que ce dernier soit très faible.
Quelques sources parmi ces membres, mais voulant garder l'anonymat, ont laissé fuiter quelques informations. Un mascon (pour mass concentration, en anglais) très peu étendu mais avec un champ de gravitationgravitation particulièrement élevé aurait été trouvé dans les données de Grail à l'intérieur du cratère Tycho, dans la région où les membres de l'UANT ont suggéré une étude approfondie. Cette anomalie gravitationnelle est d'autant plus étrange que les instruments d'Artemis font également état d'une anomalie magnétique très nettement plus importante que celles déjà étudiées par cette sonde dans le cas des fameux lunar swirls.
Il est difficile et prématuré d'en tirer des conclusions hâtives mais on sait que le module Bereshit (Genèse, en hébreu), lancé le 21 février de la base américaine de Cap Canaveral en Floride par une fuséefusée Falcon 9Falcon 9 de SpaceXSpaceX, devrait se poser quelque part dans le cratère Tycho ce 11 avril 2019. Une coïncidence ?
Des images à haute résolution de l'intérieur du cratère Tycho. © Lunar Reconnaissance Orbiter Camera
Paul Davies veut chercher un monolithe noir E.T. sur la Lune
Article de Laurent SaccoLaurent Sacco publié le 28/12/2011
Le physicien théoricien et exobiologiste Paul Davies, usant de son poids médiatique,veut donner une nouvelle impulsion à une vieille idée : rechercher d'anciennes traces de civilisations E.T. sur la Lune. Et ce, propose-t-il, grâce à la science citoyenne, les internautes scrutant les données de la sonde lunaire LRO.
Paul Davies est très connu dans le monde anglo-saxon, et pas seulement parce qu'il a été, comme Bernard d’Espagnat, le récipiendaire du prix Templeton. Spécialiste de l'effet Hawking, il a écrit de nombreux livres de vulgarisation, allant des fondements de la mécanique quantiquemécanique quantique à la théorie des supercordesthéorie des supercordes en passant par la cosmologie et l'exobiologie. Il fait partie de ceux qui s'interrogent sur une possible biologie quantique et il a été un des coauteurs de l'article controversé sur les bactéries à l’arsenic.
Depuis longtemps, Davies s'occupe d'exobiologie, ou encore d'astrobiologieastrobiologie comme on le dit dans les pays anglo-saxons. Avec un étudiant, il vient de publier un article qui va certainement faire beaucoup parler de lui sur le Net : Searching for alien artifacts on the moon.
En clair, en complément du programme Seti, des tentatives pour détecter des traces de civilisations extraterrestres en train de construire des stations spatiales ou qui se signaleraient par l'éclairage de leurs villes, Davies et Robert Wagner renouvèlent un concept déjà exploré par un radioastronome ukrainien membre de Seti, Alexey Arkhipov.
Il s'agit de chercher sur la Lune des restes de civilisations extraterrestres, comme des édifices et des mines, laissés il y a peut-être des millions d'années par une mission d'exploration de notre planète.
Une bande annonce de 2001, l'odyssée de l'espace de Clarke et Kubrick mettant en scène le célèbre monolithe noir extraterrestre. © thecultbox-YouTubeYouTube
La découverte d'un monolithe noir ?
En effet, il est assez improbable que le développement de l'humanité coïncide à seulement quelques milliers d'années près avec celui d'une civilisation E.T. avancée. On peut tenter de se convaincre que le voyage interstellaire est beaucoup plus facile que ce que l'on imagine, par exemple en empruntant des trous de ver ou en dépassant sans vergogne la limite d'EinsteinEinstein, comme le montrent peut-être les neutrinos transluminiques. Cependant, si une mission d'exploration extraterrestre a effectivement visité notre Système solaire, il est probable que l'événement ait eu lieu il y a des millions voire des centaines de millions d'années.
Pour une telle mission exploratoire, qui serait venue étudier de plus près la biosphèrebiosphère terrestre, le plus logique et le plus commode serait l'installation d'une base lunaire. Or, l'environnement tectoniquement stable et sans érosion de la Lune est bien plus propice que celui de la Terre à la conservation d'artefacts.
Davies propose donc, par exemple, d'utiliser les images à haute résolution de LRO, qui montrent notamment des grottes, pour détecter ces anciennes constructionsconstructions.
Gare aux interprétations hasardeuses
La résolution des images de la sonde LRO est en effet inférieure au mètre et la base de donnéesbase de données des photos prises donnera à terme une cartographie précise de la Lune. Nul doute que sa mise à disposition sur la toile, avec pour objectif de permettre aux internautes de partir à la chasse à des artefacts E.T., aurait un grand succès. En témoigne la réussite de l'opération lancée lors du projet Stardust. Il s'agissait de permettre aux internautes de travailler comme de vrais chercheurs de la Nasa en repérant des poussières cométaires ou interstellaires capturées par l'aérogel de la sonde.
Malheureusement, il n'y a guère de doute qu'on verrait aussi proliférer des fausses interprétations d'images. Les discussions à propos des images des missions Apollo, la fameuse affaire du visage martien ou celle du vaisseau géant en orbiteorbite autour de Mercure illustrent toute l'ampleur des dérives possibles. Peut-être vaudrait-il mieux que ce travail soit effectué par des méthodes informatiques automatisées.
Plus généralement, d'autres techniques d'exploration de la Lune, avec bien sûr une présence humaine permanente, pourraient révéler des surprises.
En tout état de cause, le concept est électrisant et pourrait contribuer à faire comprendre à l'humanité sa vraie place dans le cosmoscosmos, indépendamment de son succès. Et, qui sait, peut-être finira-t-on par effectivement découvrir une anomalie magnétique pointant du doigt l'existence d'un monolithe noir enterré dans le sol lunaire, comme dans le roman d'Arthur Clarke, 2001, l'Odyssée de l'espace...
Ce qu’il faut
retenir
- La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la Nasa a permis d’obtenir des images spectaculaires de la surface de la Lune qui doivent servir à préparer le retour de l'Homme sur la Lune au cours des années 2020.
- Paul Davies a proposé d'utiliser ces images à haute résolution pour chercher d'éventuels artefacts du passage d'une civilisation E.T. il y a des millions d'années.