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L'activité du Soleil n'est pas sans risque pour l'Homme. Mais si les humains sont bien à l'abri sous l'atmosphèreatmosphère terrestre, leurs activités spatiales sont soumises aux sautes d'humeur de notre étoile. Des éjections coronales massives aux éruptions solaires, et des taches de surface aux protubérances, cette activité du Soleil se traduit par une diversité de phénomènes énergétiques qui varie de façon cyclique, en fréquence et en intensité.
Vendredi 15 mars, les satellites qui surveillent le Soleil, notamment SohoSoho de la Nasa et de l'Esa, ont signalé une puissante éjection de masse coronale, plus communément appelée CME (coronal mass ejection). En soi, ce phénomène n'est pas dangereux pour l'infrastructure spatiale, sauf quand il se produit en direction de la Terre. En d'autres termes, la Terre est sous la menace d'un flux de plusieurs millions de tonnes de particules solaires qui devrait atteindre notre planète ce lundi.
L'éjection de masse coronale du 15 mars a été capturée par l'observatoire du Soleil, Soho. Un flot important et inhabituel de particules solaires doit rencontrer la Terre ce lundi. © Esa, Nasa, Soho Science Team
Éjection de masse coronale sans gravité pour la Terre
Les modèles de prévision d'évolution du phénomène, basés sur les observations antérieures des télescopestélescopes spatiaux Soho et Stereo, ont permis d'estimer que cette CME avait atteint la vitessevitesse de 1.500 km/s. Une vitesse assez élevée pour ce type de phénomène, mais qui devrait être sans conséquence pour les satellites en orbiteorbite autour de la Terre. D'une part parce que leurs composants sont durcis pour se protéger de l'environnement spatial, et d'autre part parce qu'historiquement, les éjections de masse coronale de cette intensité n'ont jamais provoqué de graves dommages.
Même les tempêtestempêtes géomagnétiques, susceptibles de se former quand les particules solaires entrent en contact avec le champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre, sont attendues à faible intensité. Dans les cas plus graves, elles sont capables de perturber le bon fonctionnement des satellites, notamment les communications et les signaux GPSGPS (et Galileo maintenant), ainsi que les communications radio et les réseaux électriques terrestres.
Dans le cas de cette CME, seuls deux satellites situés loin de la Terre et sur la trajectoire du flux de particules sont concernés : la sonde Messenger, en orbite autour de MercureMercure, et le télescope spatial Spitzer. Le système d'alerte ayant bien fonctionné, les contrôleurs au sol de ces deux missions ont pris des mesures préventives de façon à limiter au strict minimum l'activité des satellites au moment du passage de ce flux de particules.