au sommaire
Au terme d'une mission remarquable, achevée en août 2013, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (Esa) s'apprête à désorbiter le satellite Planck. De quoi passer le relais aux futurs satellites, comme Gaia. Bien qu'il soit situé au point de Lagrange L2 à quelque 1,5 million de km de la Terre et à l'abri des émissions thermiques du Soleil, son orbite est instable. Elle nécessite des corrections de trajectoires fréquentes. Aujourd'hui, ses réserves en carburant sont pour ainsi dire vides. L'Esa va donc éjecter PlanckPlanck de sa position actuelle, afin qu'il ne chute pas du mauvais côté en se dirigeant sur la Terre de manière incontrôlée : l'autre côté étant le Soleil.
Ce satellite a été lancé en mai 2009 par une Ariane 5, en même temps que l'observatoire spatial Herschel. En août 2013, Planck terminait sa mission d'observation du ciel dans les ondes millimétriques (entre l'infrarouge et les ondes radio), à l'aide de deux instruments, dont un lui a permis d'observer l'univers primordial.
Vue en coupe du satellite Planck. © Esa, AOES Medialab
Planck n'a pas été le premier satellite à observer le rayonnement fossilerayonnement fossile. Avant lui, les satellites Cobe et WMAPWMAP ont également tracé la carte de la température du rayonnement fossile. Planck l'a fait en étant capable de fonctionner à des températures proches du zéro absoluzéro absolu, -273,15 °C, soit 0,1 kelvinkelvin (K).
Du très froid pour garantir le succès de la mission Planck
Lorsqu'il fut lancé, Planck était alors le satellite le plus froid jamais réalisé ! Et c'est à Thales Alenia Space, qui l'a construit, que nous devons cette performance. Pour descendre aussi bas en température, les innovations ont été nombreuses. On retiendra que le satellite disposait d'un système passif à trois écrans thermiques en aluminiumaluminium, situé entre le télescopetélescope et la plateforme, ce qui permettait de maintenir le télescope à environ 60 K (-213,15 °C). Pour atteindre des températures encore plus basses, le satellite embarquait un système actif assuré par des refroidisseurs et qui amenait la température jusqu'à 4 K, voire 0,1 K pour les bolomètresbolomètres d'un des deux instruments.
En retour, Planck nous a fourni de beaux résultats scientifiques. Et ce n'est pas terminé. L'exploitation complète de ses données occupera des chercheurs pendant plusieurs années. Si jusqu'ici ses résultats n'ont pas été révolutionnaires, ils ont toutefois permis d'améliorer nos connaissances sur ce que l'on savait de l'état de l'univers aux prémices de son histoire.
Planck a surtout confirmé le modèle standardmodèle standard de la cosmologie, et a également déterminé que l'espace s'étendait un peu moins vite que prévu. Il a permis de réviser la constante de Hubble, en l'évaluant autour de 66 km/s/Mpc. Enfin, l'âge de l'univers serait plus vieux de 80 millions d'années par rapport à ce que l'on imaginait, et il serait donc âgé de 13,82 milliards années.