En comparant observations et simulations informatiques, les astronomes viennent de découvrir comment maigrissait l'une des plus brillantes étoiles du ciel boréal.
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Bételgeuse est un astre gigantesque, mille fois plus gros que le Soleil et cent mille fois plus lumineux. A plus de 600 années-lumière de nous, cette étoile représente l'épaule du chasseur légendaire OrionOrion pour qui regarde la constellation à l'œilœil nu au cours des soirées hivernales.
C'est une supergéante rougesupergéante rouge (plutôt orangée sur les photos d'ailleurs) qui explosera dans quelques milliers d'années. Grande, proche et lumineuse, elle est l'étoile la plus étudiée après le Soleil.
Une étoile qui se dégonfle
En 1921 les astronomesastronomes Michelson et Pease en mesurèrent le diamètre, récemment réévalué à 5,5 UA (unités astronomiquesunités astronomiques, soit cinq fois et demi la distance Terre-Soleil !). Mais Bételgeuse n'est pas stable : on a constaté que cette semi-variable avait tendance à rétrécir depuis quelques années.
Pour étudier comment elle perd de la massemasse, à l'instar des autres supergéantes rouges, une équipe scientifique de trois laboratoires (MPA, Graal, Lesia) vient d'analyser les mouvementsmouvements de convectionconvection de Bételgeuse en associant les données observationnelles avec des simulations hydrodynamiques 3D. Les chercheurs ont alors découvert la présence de cellules convectives de différentes tailles, un phénomène déjà observé sur l'étoile Canopus.
Une convection démesurée
Les cellules convectives fonctionnent à la manière d'ascenseursascenseurs qui font remonter le plasma chaud jusqu'à la surface d'une étoile. Sur le Soleil, les cellules convectives sont responsables de la granulation solairegranulation solaire, des grains dont les plus gros atteignent 2.000 kilomètres. Taille dérisoire comparée à Bételgeuse où les cellules représentent 5% du rayon de l'étoile pour les plus modestes à 60% pour la plus imposante !
Les chercheurs pensent que cette convection phénoménale pourrait être à l'origine de la perte de masse des supergéantes rouges. Un régime amaigrissant draconien qui profite à la GalaxieGalaxie dont l'enrichissement chimique est ainsi assuré.