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- Admirez les comètes en image
Quand Terry Lovejoy, un astronomeastronome australien, découvre le 2 décembre 2011 une comète qui va porter son nom, il n'imagine pas ce qui attend les astronomes dans les semaines qui vont suivre. Le calcul de son orbite révèle rapidement que C/2011 W3 fait partie du groupe de Kreutz et qu'elle survolera le Soleil la nuit du 15 au 16 décembre 2011 à 140.000 kilomètres d'altitude.
Cette séquence vidéo enregistrée le 22 décembre 2011 montre le lever de la comète Lovejoy avant l'arrivée de l'aube depuis l'observatoire de Paranal au Chili. © ESO/G. Brammer/Vimeo
Normalement ce genre de rencontre se termine par la vaporisation de la comète kamikaze, comme a déjà pu le filmer à plusieurs reprises la sonde solaire SDOSDO. Mais d'emblée la comète Lovejoy se démarque des autres membres de sa famille : alors que le groupe de Kreutz est composé de corps glacés d'une dizaine de mètres de diamètre, C/2011 W3 est vingt fois plus grosse ! C'est pour cette raison que la comète Lovejoy parvient à se sortir de la fournaise solaire à la mi-décembre, un événement que l'astronome Matthew Knight de l'observatoire Lowell résume ainsi : « nous avons été tout simplement abasourdis. Il est possible que cette comète soit beaucoup plus grande que ce que nous avions estimé, peut-être 500 mètres de diamètre ». La comète Lovejoy a ensuite déployé une magnifique queue de poussière sous les yeuxyeux émerveillés des habitants de l'hémisphère sudhémisphère sud.
La comète Lovejoy vue depuis les marais australiens. © W. England
Comète Lovejoy : le spectacle est dans l'hémisphère sud
Observateurs privilégiés, les occupants de la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale ont pu jouir d'un lever de la comète Lovejoy filmé par le commandant Dan Burbank le 21 décembre 2011 alors qu'ils observaient les éclairséclairs frappant la face nocturnenocturne de la Terre. Vingt-quatre heures plus tard l'astronome Gabriel Brammer leur répondait depuis le sol sous la forme d'une vidéo où la comète jouait les stars en arrière-plan des coupolescoupoles de l'observatoire de Paranal au Chili, qui abritent les quatre VLT de l'ESOESO.
Des astrophotographes amateurs ont également réalisé de magnifiques images prises en Amérique du Sud ou en Australie, images qui connaissent un succès mérité sur la Toile. Wayne England avait choisi de se rendre dans les marais Poocher dans le sud de l'Australie pour saisir la comète et son reflet sur l'eau, tandis que de nombreux éclairs illuminaient l'horizon, lui donnant de belles couleurscouleurs.
En admiration devant la comète Lovejoy. © J. Hao
Son compatriote Jia Hao n'a pas hésité à se mettre en scène face à la comète, une belle façon de montrer la fascination qu'exercent sur nous ces astresastres chevelus depuis toujours. D'après les estimations fournies par cet observateur, la queue de la comètequeue de la comète Lovejoy avoisinait les 30 degrés de longueur apparente (soixante fois le diamètre apparent de la Pleine LunePleine Lune tout de même !), l'équivalent de ce que nous avait montré la comète Hyakutake il y a quinze ans.
Alors que C/2011 W3 perd de sa luminositéluminosité en s'éloignant de la Terre, nous terminerons de lui rendre hommage avec une dernière image réalisée la nuit du 28 au 29 décembre depuis le Maïdo, un sommet montagneux de l'île de la Réunion. C'est à 2.204 mètres d'altitude que l'astrophotographe Daniel Payet a immortalisé la comète Lovejoy s'étirant paresseusement sur fond de Voie lactéeVoie lactée. Une vision de rêve qui laisse les observateurs de l'hémisphère nordhémisphère nord un peu frustrés...