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Dans la nuit du 28 au 29 novembre, l'observatoire solaire Soho repérait un éclat, que l'on voit ici en haut à gauche du disque masquant le Soleil. La trajectoire de la comète Ison vient d'en bas à droite sur cette image. Débris de queue voué à disparaître, ou fragment survivant du noyau ? On l'ignore encore, mais il est certain que la comète s'est en partie disloquée. © Nasa
Après les astronomesastronomes amateurs qui suivaient la comète Ison à mesure qu'elle s'approchait du Soleil, devenant de plus en plus lumineuse, les télescopes spatiaux spécialisés dans l'observation solaire ont pris le relais. SohoSoho (Nasa et Esa) et les deux Stereo (Nasa) ont pu voir la comète jusqu'à ce qu'elle passe au plus près du Soleil, à son périhélie donc, dans la soirée du 28 novembre, à environ 1,2 million de kilomètres, avec une vitessevitesse de plus de 130 km/s (470.000 km/h).
Sous la puissance des radiations solaires, la glace qui compose en partie la comète Ison se sublime (elle passe directement à l'état gazeuxétat gazeux), formant cette superbe queue. Cette perte peut affecter la cohésion du noyau, composé également de roches et d'une taille estimée entre 2 et 4 km.
La comète Ison vue par Soho durant son approche du Soleil, à gauche le 28 novembre à 17 h 00 TU (18 h 00 en France) et, à droite, pendant sa disparition derrière le disque protecteur du coronographe Lasco (le Soleil se trouve à la position indiquée par le cercle blanc). © Nasa, Soho
Premières souffrances de la comète à l’approche du Soleil
Les mesures réalisées il y a quelques jours indiquaient déjà que les émissionsémissions moléculaires avaient chuté d'un facteur 20 et avaient été divisées par trois dans la queue de poussières. La comète venue du lointain nuage de Oort semblait fort malmenée par la chaleurchaleur solaire...
Après les dernières observations par les jumeaux Stereo A et B et par Soho, les astronomes attendaient les images de SDO (Solar Dynamics ObservatorySolar Dynamics Observatory), la comète devant entrer dans le champ de ses caméras. La Nasa, mobilisée sur cette affaire, propose les images de SDO et un forum sur Google+.
Sur ces images d'une des deux sondes Stereo, la comète Ison s'approche du Soleil (dont la position est indiquée par le cercle blanc dessiné sur le disque central du coronographe COR2). L'éclat apparaissant ensuite en haut à droite est très différent, indiquant que la comète a mal vécu son approche à un peu plus d’un million de kilomètres du Soleil. © Nasa
Ison l'imprévisible préparait un coup de théâtre
Las, l'astreastre errant n'est pas apparu dans la soirée du 28, laissant supposer qu'il avait explosé et peut-être disparu corps et bien dans le Soleil. Les faire-part de décès ont commencé à se répandre dans la presse...
Mais dans la matinée de vendredi, le coup de théâtre est venu de Soho et Stereo qui ont repéré un éclat proche du Soleil et s'en éloignant, probablement un fragment de la comète. Une queue apparaît nettement. Mais est-ce une comète sans tête ? Autrement dit, ne s'agit-il pas que d'un débris qui va disparaître complètement ? Ou bien reste-t-il un morceau de noyau qui va poursuivre sa route en s'éloignant du Soleil ? La comète Lovejoycomète Lovejoy avait vécu une aventure semblable et était réapparue avec une queue, rappelle Karl Battam sur le blogblog du CIOC (Comet Ison Observing Campaign). Tout ce que l'on peut dire actuellement, c'est qu'une partie d'Ison a résisté. L'auteur y compare la comète au chat de Schrödingerchat de Schrödinger, à la fois mort et vivant... La comète, que l'on savait capricieuse et imprévisible, l'est toujours autant...