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Depuis quelques années, le nombre de petits astéroïdes qui croisent l'orbite terrestre (les géocroiseurs) ne cesse de croître. Non pas qu'ils se soient soudainement lancés à notre rencontre, non, c'est tout simplement que les moyens technologiques de ce début du XXIe siècle permettent de les identifier beaucoup plus facilement et rapidement. En effet, il y a 20 ans, ces petits corps sombres échappaient plus souvent à notre vigilance que les plus gros, heureusement plus rares. (Ceux de plus d'un kilomètre et passant à moins de 8 millions de km sont classés comme « potentiellement dangereux ».)
Aujourd'hui, il suffit d'un petit coup d'œilœil à la page Asteroid Watch du programme NEO (Near Earth Object) de la Nasa pour s'apercevoir que, chaque jour, il en passe plusieurs près de chez nous. Très peu constituent vraiment une menace car la plupart ne s'approchent guère plus de quelques dizaines de fois la distance Terre-Lune (384.000 km). Il arrive cependant qu'on n'ait pas pu en voir venir certains et qu'ils explosent dans notre atmosphèreatmosphère, comme par exemple celui qui est à l'origine de l'évènement mémorable de Tcheliabinsk, le 15 février 2013. De par sa taille (environ 20 mètres), les dégâts furent somme toute limités à quelques blessés légers et bris de vitresvitres. C'est pour éviter qu'un corps plus gros susceptible de tomber au-dessus d'une grande ville ou, pire, s'il a les dimensions de l'EverestEverest, qu'il ne provoque une catastrophe globale, que le centre de recherche de NEO existe.
Graphique des positions possibles de l’astéroïde 2013 TX68, le 5 mars 2016. Il apparait plus probable qu’il passe à environ 17.000 km (11.000 miles) qu’à 14 millions de km (9 millions de miles). © Nasa, JPL-Caltech, P. Chodas
Une distance d’approche encore incertaine pour 2013 TX68
Le 5 mars prochain, un géocroiseur d'une taille estimée entre 23 et 52 mètres s'aventura dans les parages de la Terre. Au plus loin, à quelque 14 millions de kilomètres et au plus près à 17.000 kilomètres. Ce n'est pas très précis, direz-vous. Et en effet, étant donné que la trajectoire de cet objet nommé 2013 TX68 est encore assez mal connue, les prévisions demeurent incertaines. Remarqué dans la nuit du 6 octobre 2013 via le Catalina Sky Survey financé par la Nasa, il fut traqué durant trois jours alors qu'il passait à 2 millions de kilomètres de nous jusqu'à ce que les astronomesastronomes perdent sa trace dans le ciel diurnediurne. Les informations récoltées alors furent insuffisantes pour pouvoir déterminer son orbite avec davantage de précision.
Cette fois, même s'ils ne savent pas exactement où il faudra regarder, les chercheurs comptent sur le passage du 5 mars 2016, à environ 14,4 km/s, pour mieux caractériser l'objet. Selon les premières projections, il n'y aurait qu'une seule et faible chance sur 250 millions que lors de son approche suivante, le 28 septembre 2017, il pénètre dans l'atmosphère. Dans le cas où cela se produise et que 2013 TX68 mesure 30 mètres, l'énergie de l'explosion serait deux fois supérieure à celle de la météorite de Tcheliabinsk.
Mais que l'on se rassure :« Les possibilités de collision pour les trois prochains survolssurvols [2017, 2046 et 2097, NDLRNDLR] sont trop minces pour qu'elles soient préoccupantes, soutient Paul Chodas, directeur du centre d'étude des NEO (CNEOS) du JPLJPL. « Je compte sur les futures observations pour réduire encore la probabilité. »