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À l'issue d'une année 2012 qui se termine sur dix ans de succès ininterrompus et 53 lancements réussis, Arianespace reste leader sur le marché des lancements de satellites ouverts à la concurrence. Et, affirme à Futura-Sciences, Jean-Yves Le Gall, son PDG, aucun opérateur de lancement n'est en mesure de déloger l'entreprise européenne.
Ses deux concurrents directs connaissent des fortunes diverses. International Launch Services comptabilise sept échecs en sept ans avec son lanceur Proton, et Sea LaunchSea Launch est dans une situation financière délicate malgré le retour en vol de son lanceur Zenit.
En quelques secondes, revivez les 10 lancements réalisés par Arianespace en 2012. © Arianespace
SpaceX, concurrent émergent pour Arianespace
Quant à SpaceXSpaceX, nouveau venu sur ce marché, ses promesses tardent à se matérialiser et l'on attend toujours ses premiers lancements de satellites commerciaux. Ce retard à l'allumage ne doit cependant pas occulter son parcours impressionnant. Jean-Yves Le Gall, qui se plaît à railler les promesses d'Elon MuskElon Musk, le fondateur de SpaceX, comme celle d'envoyer 80.000 humains sur Mars, a tenu à souligner lors de ses vœux à la presse la performance remarquable de SpaceX. En dix ans, la société a réussi à développer un lanceur et effectuer la première mission commerciale de fret spatial à destination de l'ISSISS.
L'année 2012 a été un bon cru pour Arianespace, qui termine sur deux records. En août, une Ariane 5Ariane 5 a atteint un record de performance de 10.183 kgkg avec le lancement des satellites Intelsat 20 et Hylas-2. Autre record : avec ses trois lanceurs, ArianespaceArianespace a réalisé dix lancements qui ont permis de satelliser une charge utile record de 75 tonnes.
L’année 2012 a notamment été marquée par le premier lancement du petit lanceur Vega, plus communément appelé lanceur pour la science. Lors de cette mission, neuf satellites ont été mis en orbite. © Esa, Cnes, Arianespace, service Optique du CSG
Quatre milliards d’euros de commandes pour Arianespace
En 2012, Arianespace aura lancé 12 des 22 satellites dits GTO, soit 55 %. Les dix autres satellites ayant été lancés par le Proton d'ILS (7) et le Zenit-3 de Sea Launch (3). Au niveau des commandes, l'année est également remarquable avec le gain de 10 des 17 satellites mis en compétition, ce qui représente une part de marché de 60 %. À ce jour, Arianespace dispose d'un carnet de commandes de 4 milliards d'euros, représentant trois ans d'activité qui se décompose en 18 lancements d'Ariane 5, 12 lancements de SoyouzSoyouz et 3 lancements de VegaVega.
Lancement à l'heure, précision remarquable de la mise à poste et adaptabilité du lanceur aux charges utiles sont les clés du succès d'Arianespace. L'entreprise vante la maturité de son système de lancement et la synergiesynergie entre les trois lanceurs, qui réduit le coût d'Ariane 5 grâce à la mutualisation des installations au sol.
Arianespace poursuivra sur son élan avec 12 lancements
Pour l'année 2013, Arianespace compte bien continuer à dominer le marché, pour le nombre de contrats de lancement acquis ou celui des satellites lancés. Cela dit, « on peut espérer encore augmenter notre part de marché, mais quand on est à 60 % et au-delà, cela va finir par devenir difficile », a reconnu Jean-Yves Le Gall.
Cette année donc, Arianespace devrait lancer six Ariane 5, avec un premier tir le 7 février, cinq Soyouz (quatre depuis le CSGCSG et un depuis BaïkonourBaïkonour), et réaliser le deuxième lancement de Vega. Enfin, Arianespace a également confirmé être en capacité d'assurer le lancement d'une Ariane 5 supplémentaire si le besoin s'en faisait sentir (comprendre en cas de défaillance d'un de ses concurrents). Ce lanceur dans le plan de production est pour ainsi dire réservé au satellite SES-8 de SES, dont le lancement est prévu cette année par SpaceX. À la signature du contrat de lancement, l'opérateur de satellites s'était alors protégé contre un retard de SpaceX en prévoyant un lanceur en réserve, en l'occurrence une Ariane 5.