Les nouvelles images des sites d'alunissage des missions Apollo, qui ont été prises par la sonde indienne Chandrayaan-2 en orbite autour de la Lune, ne convaincront sans doute pas les sceptiques pathologiques. Ils peuvent toujours dire qu'il s'agit de photos fabriquées, mais il faut alors pousser l'extravagance jusqu'à dire que même le gouvernement et les chercheurs indiens sont membres d'un complot. Car les images de Chandrayaan-2 sont conformes à celles déjà prises et montrées par la sonde de la Nasa, Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO).


au sommaire


    Le 22 juillet 2019, l'Inde avait lancé la mission Chandrayaan-2mission Chandrayaan-2 (Chariot lunaire, en hindi) à destination de la Lune. La sonde principale fonctionne toujours en orbite autour de la Lune, mais on sait que l'atterrisseur Vikram qui s'en était détaché s'est écrasé sur le sol lunaire, le choc mettant fin à sa mission avant qu'elle ne commence. Ce n'est depuis pas la première fois que la caméra haute résolutionrésolution (Orbiter High Resolution Camera, ou OHRC), à bord de l'orbiteur Chandrayaan-2 de l'Organisation indienne de la recherche spatiale (Isro), envoie des images de la Lune à la Terre.

    L'OHRC fournit des images à très haute résolution spatiale de la Lune et selon des posts sur le site Web communautaire reddit, elle a récemment fourni de nouvelles images montrant les sites d'alunissage des missions Apollo 11Apollo 11 et Apollo 12 avec une résolution qui rivalise avec celle de la sonde LRO il y a quelques années. Comme Futura l'avait montré à cette époque, on pouvait distinguer les restes des modules lunaires ainsi que des équipements scientifiques qui avaient été apportés pour étudier la Lune, par exemple les dispositifs optiques catadioptriques, dits rétro-réflecteurs, capables de renvoyer dans la même direction des faisceaux de lumière laser incidents.

    Le site d'Apollo 11 vu par Chandrayaan-2. © Organisation indienne de recherche spatiale (Isro)
    Le site d'Apollo 11 vu par Chandrayaan-2. © Organisation indienne de recherche spatiale (Isro)
    Le site d'Apollo 12 vu par Chandrayaan-2. © Organisation indienne de recherche spatiale (Isro)
    Le site d'Apollo 12 vu par Chandrayaan-2. © Organisation indienne de recherche spatiale (Isro)
    L’<em>Apollo Lunar Surface Experiments Package</em> (ALSEP) est un ensemble d'instruments scientifiques installé par les astronautes des six missions du programme Apollo à la surface de la Lune entre 1969 et 1972. La mission Apollo 11 en avait installé une version simplifiée, l’<em>Early Apollo Scientific Experiments Package</em> (EASEP), permettant d'étudier jusqu'à leur arrêt, en 1977, sismicité, vent solaire, température, composition de l'atmosphère et champ magnétique lunaire. On voit ici Buzz Aldrin installant le <em>Passive Seismic Experiment Package</em>. © Nasa
    L’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP) est un ensemble d'instruments scientifiques installé par les astronautes des six missions du programme Apollo à la surface de la Lune entre 1969 et 1972. La mission Apollo 11 en avait installé une version simplifiée, l’Early Apollo Scientific Experiments Package (EASEP), permettant d'étudier jusqu'à leur arrêt, en 1977, sismicité, vent solaire, température, composition de l'atmosphère et champ magnétique lunaire. On voit ici Buzz Aldrin installant le Passive Seismic Experiment Package. © Nasa

     

     


    En image : les sites d’atterrissage d’Apollo photographiés par LRO

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt publié le 13/03/2012

    À ceux qui doutent encore, et ils sont nombreux, que les astronautesastronautes américains aient débarqué sur la Lune dans les années 1970, des clichés pris depuis l'orbite lunaire devraient les plonger dans l'expectative. En effet, des images réalisées par la sonde de la NasaNasa Lunar Reconnaissance OrbiterLunar Reconnaissance Orbiter (LRO) montrent les sites d'atterrissage des missions Apollo avec une très bonne résolution, ne laissant guère de doute sur la présence d'astronautes.

    Pour avoir vu le débarquement des premiers hommes sur la Lune (Neil Armstrong et Buzz Aldrin), la mission Apollo 11 est la plus célèbre du programme Apollo (1961 – 1975) qui a permis aux États-Unis d'envoyer à six reprises des Hommes sur la Lune. Sur cette image on voit le module lunaire (LM) et le Laser Ranging RetroReflector (LRRR) destiné à réfléchir les rayons lasers envoyés par la Terre directement à leur origine. Ce réflecteur lunaire et d'autres similaires ont depuis permis d'étudier les mouvements de la Lune et de tester la théorie de la relativité générale. L’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP) est un ensemble d'instruments scientifiques installé par les astronautes des six missions du programme Apollo à la surface de la Lune entre 1969 et 1972. Le PSEP est l'un de ces instruments destiné à étudier la sismicité de la Lune. © Nasa/LRO Science team<br> 
    Pour avoir vu le débarquement des premiers hommes sur la Lune (Neil Armstrong et Buzz Aldrin), la mission Apollo 11 est la plus célèbre du programme Apollo (1961 – 1975) qui a permis aux États-Unis d'envoyer à six reprises des Hommes sur la Lune. Sur cette image on voit le module lunaire (LM) et le Laser Ranging RetroReflector (LRRR) destiné à réfléchir les rayons lasers envoyés par la Terre directement à leur origine. Ce réflecteur lunaire et d'autres similaires ont depuis permis d'étudier les mouvements de la Lune et de tester la théorie de la relativité générale. L’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP) est un ensemble d'instruments scientifiques installé par les astronautes des six missions du programme Apollo à la surface de la Lune entre 1969 et 1972. Le PSEP est l'un de ces instruments destiné à étudier la sismicité de la Lune. © Nasa/LRO Science team
     

    Lancée en juin 2009, en même temps que l'impacteurimpacteur LCross, la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter marquait le grand retour des États-Unis à la conquête de la Lune. En effet, à l'époque elle préfigurait une petite armada de satellites qui devaient préparer le deuxième débarquement d'Américains sur le sol lunaire, voulu par le président Bush. À sa prise de fonction, l'actuel chef d'État américain a annulé ce retour sur la Lune, préférant envoyer des astronautes sur un astéroïde.

    Ce cliché ne montre pas seulement le site d'atterrissage de la mission Apollo 12 dans l'océan des Tempêtes (du 14 au 24 novembre 1969). Il montre également le site d'atterrissage de Surveyor 3 qui s'était posé deux ans plutôt. © Nasa/<em>LRO Science team</em>
    Ce cliché ne montre pas seulement le site d'atterrissage de la mission Apollo 12 dans l'océan des Tempêtes (du 14 au 24 novembre 1969). Il montre également le site d'atterrissage de Surveyor 3 qui s'était posé deux ans plutôt. © Nasa/LRO Science team

    Cette sonde de la Nasa s'est fait connaître du grand public en nous faisant redécouvrir la Lune et pour sa série de clichés des différents sites d'atterrissage des six missions Apollo. Aussi remarquables étaient-elles, ces images étaient d'une résolution médiocre. Un défaut aujourd'hui corrigé en raison de l'abaissement de l'orbite de la sonde et de conditions d'ensoleillement très favorables.

    Le site d'atterrissage d'Apollo 15. Cette mission, réalisée du 26 juillet 1971 au 7 août 1971, est la première à avoir utilisé une Jeep lunaire. Près de 30 kilomètres ont ainsi été couverts pendant le séjour sur la Lune (30 juillet au 2 août).  On voit à nouveau l’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP). © Nasa/LRO Science team
    Le site d'atterrissage d'Apollo 15. Cette mission, réalisée du 26 juillet 1971 au 7 août 1971, est la première à avoir utilisé une Jeep lunaire. Près de 30 kilomètres ont ainsi été couverts pendant le séjour sur la Lune (30 juillet au 2 août).  On voit à nouveau l’Apollo Lunar Surface Experiments Package (ALSEP). © Nasa/LRO Science team

    Depuis 2011, l'orbite habituelle de LRO (50 kilomètres d'altitude) a été abaissée, pour survoler les sites Apollo à seulement 25 à 30 kilomètres. Ces passages à basses altitudes ont permis d'acquérir des images avec des détails de seulement 25 centimètres pour 1 pixelpixel, permettant d'identifier sans trop de difficultés les modules de descente, les expériences scientifiques, les trajets des Jeeps lunaires autour des sites d'atterrissage ainsi que les traces de pas des astronautes