L’Esa vient de choisir deux missions scientifiques, l'une pour mieux comprendre le Soleil et l'autre pour mieux comprendre à la fois la matière noire et le rôle de l’énergie noire dans l’expansion de l’univers, un thème qui vient de valoir le prix Nobel de physique 2011 à ses découvreurs. Ces missions seront lancées avant la fin de la décennie.

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    Comme elle l'avait annoncé en février 2010, l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne a choisi une mission d'étude du Soleil, nommée Solar Orbiter, et une mission d'étude de la partie sombre de l'univers, EuclidEuclid. Ces deux projets étaient en compétition avec Plato, un programme dédié à la recherche d'exoplanètes (par la méthode du transit) et pour l'étude sismique de leurs étoiles.

    Ce choix, dont le processus a débuté en 2004, n'a évidemment pas été simple. Comme l'explique Fabio Favata, chef du Bureau planification du programme scientifique, « le comité du programme scientifique a été confronté à un sérieux dilemme : choisir deux missions parmi les trois candidates jugées excellentes. Toutes ces missions sont en mesure de produire des résultats scientifiques d'envergure internationale. Leur qualité témoigne de la créativité et des ressources de la communauté scientifique européenne ». Pour l'équipe du projet Plato, d'ailleurs, tout n'est pas perdu. Bien qu'elle n'ait pas été choisie, cette mission sera remise en concurrence dans le cadre d'une occasion de vol ultérieure.

    Solar Orbiter se rapprochera de la surface du Soleil à une distance inférieure à 60 fois le rayon solaire. Pour se protéger de la chaleur et du rayonnement, cette sonde utilisera de nombreuses technologies développées pour la mission Bepi Colombo autour de Mercure. © Esa

    Solar Orbiter se rapprochera de la surface du Soleil à une distance inférieure à 60 fois le rayon solaire. Pour se protéger de la chaleur et du rayonnement, cette sonde utilisera de nombreuses technologies développées pour la mission Bepi Colombo autour de Mercure. © Esa

    Plus près que jamais du Soleil

    Solar Orbiter s'inscrit dans la continuité de SohoSoho, une mission de l'Esa lancée en 1995 et qui arrive en fin de vie. Solar Orbiter se rapprochera davantage du SoleilSoleil qu'aucune autre mission n'a pu le faire auparavant. Ce qui permettra d'enrichir nos connaissances actuelles et d'en apprendre bien plus sur les interactions du Soleil avec son environnement, ainsi que sur les mécanismes de formation du vent solairevent solaire dans lequel les planètes évoluent. Cette sonde sera lancée en 2017 à bord d'un lanceurlanceur Atlas fourni par la NasaNasa.

    Quant à Euclid, il s'agit d'un télescope spatialtélescope spatial qui étudiera la nature des 95 % de l'univers dont nous ignorons à peu près tout, en l'occurrence la matière noire et l'énergieénergie sombre. Pour y voir plus clair, Euclid cartographiera la structure à grande échelle de l'univers avec une précision sans précédent. Ses observations, qui s'étendront sur dix milliards d'années-lumièreannées-lumière, dévoileront l'histoire de l'expansion de l’univers et la croissance de sa structure au cours des trois derniers quarts de son existence. Ce télescope sera lancé en 2019 par un lanceur Soyouz depuis la Guyane.

    « Avec la sélection de Solar Orbiter et d'Euclid, le Programme scientifique témoigne une nouvelle fois de l'importance de ses projets pour la recherche fondamentale et pour les citoyens : Euclid livrera des explications sur la nature de l'une des forces fondamentales de l'univers, tandis que Solar Orbiter permettra aux chercheurs de mieux comprendre des processus comme les éjections de matièrematière coronale qui affectent la vie sur Terre, par exemple en perturbant les communications radio et les réseaux électriques », explique Alvaro Giménez, directeur Science et exploration robotiquerobotique à l'Esa.