D'ici quelques jours, l'X-37B de l'US Air Force fêtera son premier anniversaire en orbite. Cet engin, qui a déjà volé une première fois en 2010, devrait rester encore plusieurs mois en orbite pour une mission à deux objectifs. On sait que l'engin utilise et teste des éléments d'une plateforme spatiale de l'armée de l'air qui sera réutilisable et inhabitée, mais c'est ce qu'il emporte dans sa soute qui rend cette mission secrète.
Le drone spatial X-37B, actuellement en orbite, est ici vu au retour de sa première mission de 224 jours. © US Air Force, Michael Stonecypher

Le drone spatial X-37B, actuellement en orbite, est ici vu au retour de sa première mission de 224 jours. © US Air Force, Michael Stonecypher

Depuis presque un an, il tourne... Le mystérieux drone spatial X-37B de l'US Air Force poursuit son activité orbitale en toute discrétion. Les observateurs amateurs, qui suivent l'engin assez facilement parce qu'il le veut bien, ont parfois observé des changements d'orbite, mais rien de très surprenant. Ce drone, qui avait volé une première fois en 2010 pendant 224 jours, a été lancé le 11 décembre 2012 par l'US Air Force qui le contrôle depuis. Sans surprise, la date de son retour sur Terre est inconnue. On s'attend à ce que l'engin batte le record du précédent vol d'un X-37B, détenu par le deuxième exemplaire du programme. Lancé le 5 mars 2011, cet autre drone spatial était revenu se poser sur Terre après une mission de 469 jours.

Conçu par Boeing avec l'US Air Force, ce drone ressemble à une navette spatiale miniature. Il mesure 8,9 m de long pour une envergure de 4,5 m et une masse au lancement de 5,5 tonnes. Bien qu'il soit doté d'une paire d'ailes, d'un aileron et d'une soute qui peut s'ouvrir dans l'espace, il diffère des navettes de la Nasa aujourd'hui dans des musées, sur de nombreux points. Il n'a pas de cockpit et ne peut donc pas embarquer d'équipage. Enfin, même si sa façon de voler est similaire aux navettes, l'X-37B a besoin d'un lanceur pour rejoindre l'espace. Des panneaux solaires lui permettent ensuite de rester plusieurs mois en orbite contre seulement deux semaines pour les navettes.

Quelques minutes après l'atterrissage du second exemplaire du programme X-37B, en 2012. Un retour sur Terre programmé de nuit pour éviter que les curieux remarquent les éventuelles traces de son séjour prolongé dans l'espace. © <em>AF Space Command</em>

Quelques minutes après l'atterrissage du second exemplaire du programme X-37B, en 2012. Un retour sur Terre programmé de nuit pour éviter que les curieux remarquent les éventuelles traces de son séjour prolongé dans l'espace. © AF Space Command

Le drone X-37B, banc de test technologique

Le caractère secret du programme suscite beaucoup de curiosité et fait naître de nombreuses théories plus ou moins pertinentes. Pour certains, il s'agit d'un démonstrateur de technologies avancées, voire futuristes. Pour d'autres, il est utilisé à des fins militaires ou de renseignement, et n'est certainement pas une arme spatiale, comme le pensent quelques-uns. Il y a de fortes chances que ce drone soit avant tout utilisé à des fins d'essais de technologies qui pourraient être employées dans la conception des futurs véhicules spatiaux des États-Unis. Dans ce contexte, on pense qu'il teste de nouveaux éléments liés à la réutilisabilité, la protection thermique, le pilotage automatique, voire des technologies pour des satellites-espions.

En effet, le principal attrait de l'X-37B est moins son exceptionnelle longévité à tourner autour de la Terre sans coup férir qu'une petite soute dont les portes s'ouvrent dans l'espace. Cela permet de tester et d'exposer aux rigueurs du vide spatial tout type de matériel, qu'on peut ensuite analyser au sol. Et c'est ce qui se trouve à l'intérieur qui suscite le plus de commentaires plus ou moins loufoques. Pour certains, le Bureau national de reconnaissance, plus connu sous son acronyme NRO, qui construit et exploite des satellites espions qui ne brillent pas par leur longévité, serait le seul utilisateur de la soute. Il testerait des composants et des instruments pour ses futurs satellites.